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* LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS DEPUIS 2003 * - Page 7

  • Revue Nouveaux délits n°60 lu par Patrice Maltaverne

     

     

    Le numéro 60 de la revue "Nouveaux délits" (14,7 cms X 20,4 cms), animée par Cathy Garcia (et auteur de l'édito et de la 4e de couverture, une belle réflexion à partir de la macro en photo), comprend des textes poétiques de Valère Kaletka, Pierre Rosin, Daniel Birnbaum, Jospeh Pommier, Florent Chamard, Vincent Duhamel, Antonella Eye Porcelluzzi.
     
    Les livres chroniqués par Cathy Garcia sont "Double fond" d'Elsa Orroyo, et "Des abribus pour l'exode", de Marc Tison (ce dernier recueil de poèmes publié par les éditions du Citron Gare).
     
    Avec également les citations de bas de pages empruntées à d'autres livres, caractéristiques de la revue "Nouveaux délits", comme, par exemple, "La terre seule me rassure, quelle que soit la part de boue qu'elle contient" (de Françoise Sagan).
     
    Les illustrations de ce numéro 60 sont de Jean-Louis Millet.
     
    Extrait de ce numéro 60, "Pluion", de Valère Kaletka :
     
    "Cet homme me parle en langage ourlé
    Génuflexions Rodomontades
    Et - j'en suis sûr
    Violences contenues
    Il parle pour vendre
    J'écoute pour acheter
    Ou est-ce l'inverse
    (tiens, dehors, une averse)
    Je suis un miroir qui ne s'aime pas
    (antithétique ?)
    Qu'est-ce que je fous là ?
    (tiens, dedans, une aversion)"
     
     
  • Le numéro 60 lu par Florent Toniello

    Revue de revue : Nouveaux Délits

    Je l’avoue : déjà abonné à pas mal de revues et avec un budget poésie pas illimité — en tout cas pas aussi vaste que mon goût éclectique, parfois trop, je sais, pour le genre —, j’ai tendance à me reposer sur le grand nombre de revues que je reçois, sans trop regarder les autres maintenant. Eh oui, la poésie est aussi la vie, et il y en a une en dehors de la poésie. Je sais, je radote… Mais le sous-titre « revue de poésie vive » et un appel à soutien de Cathy Garcia, la taulière, qui a vu son vieil ordinateur cesser ses services aux vers et aux strophes inopinément, m’ont convaincu de tenter l’aventure. Peut-être aussi le fait qu’un numéro précédent a été consacré à la remuante poésie guatémaltèque traduite par Laurent Bouisset, allez savoir. Enfin bon : grand bien m’en a pris.

    Le numéro 60 de Nouveaux Délits rassemble des textes de sept poètes, agrémentés par Cathy Garcia d’un court édito relatant la genèse (pas simple) de cet opus et d’une quatrième de couverture en forme d’extrait d’un essai sur la simplicité joyeuse et volontaire. Quand le politique s’en mêle, et bien tourné en plus... S’y ajoutent deux « résonances », notes de lecture aussi bien que jeux de miroir à l’écriture ciselée sur deux livres récents, également par la maîtresse des lieux, décidément productive et tellement amoureuse de la poésie que cet enthousiasme est particulièrement contagieux. Ah oui : de petites notes de bas de page, extraits de poèmes ou de romans, font aussi écho, comme des résonances, aux textes originaux publiés ; ces « délits d’(in)citation » confirment, s’il fallait encore la démontrer, la haute connaissance littéraire de Cathy Garcia, qui peaufine une revue franchement réussie tant sur la forme que sur le fond.

    Car sur le fond, la cohérence de l’ensemble des sept poètes choisis est admirable, et l’exigence dans l’écriture est un dénominateur commun. Connu des amateurs de revues, Valère Kaletka ouvre le bal avec des textes à la nostalgie qui tourne à l’étrange et au fantastique parfois, avec des titres énigmatiques et décalés : « Ahan / Fils de Crâo / Sur la route du Run / Poumons-de-feu / Ahan / Guerre au gramme intégral / À l’anévrisme hautain en rupture / De son ban », peut-on lire dans « Ahan », savant détournement d’un personnage bien connu en « poésie de Cro-Magnon » (là, c’est moi qui invente, ce n’est pas une citation), pourrait-on dire. Pierre Rosin, lui, ose la poésie de science-fiction (on en publie trop peu, je trouve), même si ce n’est qu’un poème parmi les autres où peut-être sonne comme dénominateur commun « le malheur d’être un homme et de n’être rien » : « construisons un vaisseau / une flottille / une arche / semons les germes d’une nouvelle espérance ». Espérance que versifie Daniel Birnbaum, dans une série narrative qui décrit un voyage à Madagascar ; Daniel, comme souvent, y montre une empathie (« elle a les pieds infectés / suintants / sanguinolents / il faudrait les mettre à l’abri de la poussière / de la boue des ordures des mouches ») qui rend ses vers simples immédiatement assimilables sans cheminement intellectuel tarabiscoté : une poésie qui va droit au cœur. Joseph Pommier, lui, ne parle pas d’autre chose que d’espérance non plus quand, après avoir décrit en vers plus longs et plus fourmillants de cassures de rythme une vie au travail marquée par la servitude volontaire, il glisse qu’« Au prix d’un sommeil lourd on s’arrache / À ces pensées rageuses qui stationneront dans l’oubli ». Florent Chamard flirte (un peu, par rapport à ses prédécesseurs plus narratifs et moins métaphoriques) avec le surréalisme pour « réapprendre le silence des horizons sans but » et retrouver « la tentation du sel et des vagues » ; dans sa présentation, il avoue qu’il aime haïr… tout un programme ! Poésie rock’n’roll pour Vincent Duhamel, mon chouchou de ce numéro, avec un poème magistral et habité intitulé « La boîte » : « J’aurais voulu mourir à neuf ans lors d’un mercredi pluvieux ennuagé de flocons et de victoires avec sur le bord des lèvres l’amour d’une pêche ensoleillée de la veille et, dans le cœur, un oisillon s’étouffant d’un requiem enchanté. » Puis vient une étrange boîte offerte par la mystérieuse Matriochka, concentré de peurs et de fantasmes ; un texte puissant sur les attirances de l’enfance, qu’elle soit enchantée ou brisée. Enfin, dernière autrice et seule femme, Antonella Eye Porcelluzzi conclut par une poésie plus déstructurée où le langage se fait plutôt phonèmes que longs vers. C’est un de ses poèmes, court alors qu’elle peut aussi nous embarquer dans de longues variations hypnotiques sur un sujet donné, qui sera reproduit complet ci-dessous.

    En un mot comme en cent : Nouveaux Délits, c’est une belle revue, bien conçue, bien réalisée, et ce numéro 60 en est la preuve.

    Pour en savoir plus et surtout ! vous abonner, visitez le site internet de la revue Nouveaux Délits.


    Love deux song n. 25 (Antonella Eye Porcelluzzi)

    Pour ceux qui conduisent deux avions
    qui dirigent deux industries
    qui chevauchent deux chevaux
    et tirent avec deux arcs
    pour ne pas se retrouver avec
    deux anus à soigner
    en cas d’hémorroïdes.
    je suis un monstre qui a tout osé

     

    Source :

    http://accrocstich.es/post/2018/04/10/Revue-de-revue-%3A-Nouveaux-D%C3%A9lits

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°60

     

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    Avril 2018

     

    Eh bien, voilà un numéro qui n’a pas été simple à réaliser, il a fallu que je m’adapte aux circonstances assez pénibles et aux données qui m’étaient accessibles. Aussi Je profite de cet édito pour remercier infiniment celles et ceux d’entre vous qui ont pu répondre présent(e)s à mon appel à soutien pour le rachat d’un nouvel ordinateur, indispensable, le mien ayant pris définitivement congé après une dizaine d’années de pas trop mauvais services. Merci donc, d’ici quelque temps, une nouvelle machine devrait permettre de poursuivre l’aventure dans de bonnes, voire de meilleures conditions et aussi de stocker à l’abri, entre autres, 15 années de Nouveaux Délits !

     

     Ce n’est pas quelque chose sur quoi j’aime m’étaler mais il faut savoir peut-être que si cette revue existe, c’est par une sorte de passion entêtée de ma part, car elle est réalisée (volontairement) sans subvention et bénévolement, dans un contexte de précarité permanente, qui a d’ailleurs tendance à s’accroître d’année en année et ce numéro 60 a eu un accouchement particulièrement difficile. Cependant, je crois bien qu’au final, c’est un beau bébé ! Un peu étrange, douloureux même, mais riche de toute sa complexité humaine et de cette énergie qui passe dans les mots, qui les traverse et parfois nous transperce, cet appel d’air, ce désir indéfinissable de saisir, en nous et hors de nous par les filets de la parole, ce qui le plus souvent demeure insaisissable.

     

    CG

     

     

    Je pense donc j’écris. J’écris ce que je ne sais pas dire. Le gouffre entre le semblant et le réel. Réel morcelé, multiplié par un coefficient inconnu, un prisme, un miroir à mille facettes. Toute parole est attaquable, transformable, critiquable. Toute parole pourrait être vaine et pourtant nous avons besoin de ce moyen imparfait de communication, nous sommes des êtres communiquant, nous sommes même des vases communicants. La réalité est absurde. Parler de réalité est absurde. Alors, se raccrocher à quoi ?

    À une fleur, à la graine qui va peut-être germer, au nuage qui passe. À un rayon de lune ou de soleil. C’est ça la poésie et pas autre chose, c’est trouver une réalité à laquelle s’accrocher. La nature, la douleur, l’amour, la haine. La possibilité d’échapper à sa propre carcasse.

     

    Cathy Garcia in Journal 2001

     

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Délit de poésie :

     

    ፠  Valère Kaletka

    ፠  Pierre Rosin

    ፠  Daniel Birnbaum

    ፠  Joseph Pommier

    ፠  Florent Chamard

    ፠  Vincent Duhamel

    ፠  Antonella Eye Porcelluzzi

     

    Résonance :

     

    Des abribus pour l’exode, Marc Tison, Le Citron Gare éd.

    Double fond, Elsa Orroyo (Argentine), Métailié éd.

     

     

    Délits d’(in)citations percent la brume des coins de page.

    Vous verrez le bulletin de complicité au fond en sortant qui vous fait de gros appels de phares, tout en résistant une fois de plus à la hausse des tarifs postaux (et du reste).

     

     

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    Illustrateur : Jean-Louis Millet

    jlmillet@free.fr

     

    Grand spécialiste en rien mais curieux de tout : dessin, peinture, sculpture, photo, écriture, édition virtuelle, chasse aux connivences & alternatives… ensemble de  ‘’propos’’  mis en actes dans l'animation de blogs et de sites dont "Zen-évasion", site cave-grenier aux malles ego-mystérieuses ; http://www.zen-evasion.com/. Il a déjà maintes fois illustré la revue ainsi que d’autres publications Nouveaux Délits.

     

     

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    Soir de printemps -
    de bougie en bougie
    la flamme se transmet
    Yosa Buso

     

     

     

    La simplicité joyeuse et volontaire, comme je la vis et l’ai vécue avant même de l’avoir nommée, c’est de savoir apprécier ce qu’on a, quels que soient nos moyens, et ceci sur tous les plans. Pas dans l’idée d’une discipline qu’on s’impose, d’une vertu à cultiver, non, pas d’efforts qui finiront par nous dégoûter, nous révolter et nous faire retomber plus bas qu’au départ, c’est vraiment autre chose. C’est une sorte d’initiation à l’essence du plaisir. C’est d’abord apprendre à regarder les choses à la loupe et à amplifier nos sensations. Lorsqu’on passe près d’une plante à toutes petites fleurs, souvent elle est tellement insignifiante qu’on ne la remarque pas ou à peine, mais si on prend le temps de se pencher et de la regarder de près, alors se révèlent des trésors de nuances, de finesse, de beauté. C’est pourquoi j’aime faire de la macro en photo. En macro une punaise devient un joyau, mais la macro, c’est aussi une façon de voir que l’on peut appliquer à tous les domaines de notre vie. Pas seulement pour aller remuer ce qui ne va pas, ce qui manque, ce qui fait mal, ça en général on sait tous le faire et il faut parfois le faire, mais il faudrait aussi le faire pour aller arroser les minuscules graines de joie inconditionnelle qui n’attendent que notre attention pour s’épanouir. Alors, ça ne veut pas dire se forcer à être d’un optimiste béat ou se voiler la face, bien au contraire, plus on sait apprécier le minuscule, plus on voit aussi la moindre petite ombre triste de ne pas être prise en compte elle aussi, car la vie est faite d’ombres et de lumière et nous avons à apprendre des deux. Les deux sont nécessaires pour prendre conscience, terme emprunté au latin classique « conscientia », la « connaissance en commun », donc quelque chose qui va au-delà de l’individu, quelque chose que nous partageons et que nous devons chacun alimenter autant que possible, afin que l’humanité dans son ensemble puisse évoluer. Ainsi la simplicité joyeuse et volontaire pourrait s’apparenter à une sorte de travail d’alchimiste : en plongeant dans l’infiniment petit, on dégage les éléments les plus élémentaires du réel et il nous est alors possible de transformer le plomb en or. (…)

    La simplicité ce n'est pas seulement faire des choses mais c'est aussi et surtout ÊTRE. Faire autant que possible des choix qui nous permettent d’être plutôt que de paraître et/ou d'avoir (deux redoutables diktats), donc que ce soit sur le plan pratique et matériel ou moral, toujours se poser la question de l'utilité, du sens de ce qu'on l'on fait, de ce que l'on achète, de ce que l'on possède, de ce que l'on pense, de ce que l'on dit. L'utilité d'une façon très vaste et le sens et l'impact des choix que nous faisons, comment nous utilisons notre temps et quelle place nous laissons dans notre vie pour l'essentiel. Ce qui veut dire déterminer déjà qu'est-ce qui est réellement essentiel pour nous et là nous trouverons ce qui est essentiel communément à la plupart des êtres humains et puis ce qui nous est essentiel à nous tout personnellement et particulièrement, et pour déterminer cela il faut se connaître, au-delà de ce que nous avons appris, au-delà de ce que nous pensons devoir être ou faire, au-delà de ce que nous pensons devoir prouver et au-delà des attentes que nous pensons être les nôtres ou celles des autres qui nous entourent et de la société elle-même.

     

    Cathy Garcia

     

    Vous pouvez lire l’intégralité du texte ici http://conscienceauquotidienaccompagnementpersonnalisepourconsommeraut.hautetfort.com/

     

     

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    Nouveaux Délits  -  avril 2018  -  ISSN : 1761-6530  -  Dépôt légal : à parution  -  Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Illustrateur : Jean-Louis Millet Correcteur : Élisée Bec  http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

     

     

     

  • Numéro 59, revue du mois pour Décharge

    Février, c’est

    Nouveaux Délits n° 59

    publié le 31 janvier 2018 , par Jacmo dans Accueil> Revue du mois

     
     

    Cathy Garcia la « coupable responsable » de la revue poursuit son chemin de livraisons expédiées sans anicroche. Elle conclut pour l’année nouvelle son édito ainsi : ….que la paix ferme le bec des imbéciles qui ne laissent pas passer la lumière.
    Cinq auteurs sont conviés dans ce numéro à qui sont attribuées entre 7 et 12 pages, ce qui constitue un bel aperçu pour chacun.

    Illustrateur du numéro : Arnaud Martin.

    Pénélope Corps. Les gens naissent avec des trous dans le ventre… Un langage oralisé qui ne s’embarrasse des conventions ni des conformités ordinaires. S’il y a figures de style, ce n’est pas par jeu mais par nécessité, entre anaphores et répétitions. D’une façon générale, les poètes choisis ici par Cathy Garcia ne sont pas économes de mots et usent de vers proches de la phrase et de strophes voisines de la période. Les titres des textes résumeraient à eux seuls l’angle assez brut de sa poésie : L’humanité est un trou, Super 8, J’écris pas, On n’est pas meilleurs, Dimanche en décembre.

    Le passé de Benoit Arcadias, ancien interné des hôpitaux, résonne dans ses textes. Lesquels racontent chaque fois des rencontres dans le métro ou le train. Des choses qui lui sont arrivées, mettant en scène au final hostilité ou déception.
    Jean-Louis Millet propose 7 fragments d’un « psychorama holographique ». Il s’agit de listes assez longues de ce qu’on pourrait appeler des données à la fois abstraites et précises. Exemples pris presque au hasard : La valise éventrée des restes du quotidien d’une vie ou La croûte d’une banquise dans la fermentation d’un rêve ou encore, avec, pour le coup, une image L’ombre d’un pommier vivante au moindre souffle d’air Cette accumulation de traits, ayant pour point commun l’article défini, tend à rendre réel un univers hétéroclite et poétique. Ajoutons que ces listes sont seulement interrompues parfois par un Question/ réponse ou la réponse vient avant la question. Réponse : dans l’ombre de la lumière / Question : Où est la seule réalité ?

    Marc Guimo est l’auteur du tout récent Polder (Co-collection Décharge/Gros textes) : Un début de réalité. Il donne ici des extraits d’un ensemble dans la prolongation intitulé : « Réalité dispersée ». On reste dans la même logique. Le problème du mur, c’est qu’il ne croit pas naturellement à la fenêtre. On est toujours à la limité de l’absurde et du fantastique. On est allé trop loin / En ne bougeant pas L’auteur n’est pas fixé sur la forme, passant facilement de l’aphorisme au long poème, avec ce vers final : Voulez-vous qu’on rajoute une musique d’ascenseur qui descend ?
    Enfin Pablo Gelgon qui, en tant que charpentier, sait parler des « Mains qui voyagent » : Elles n’en finissent plus de saigner sur le beau bardage d’épicéa / On voudrait bien avoir des mains comme un pied de biche et soulever / Agripper sans avoir peur de rien suinter / On voudrait bien l’oublier l’écorchure / La bonne vieille croûtasse / La main finit par ajuster la manière…
    Deux résonances critiques à propos de recueils de Walter Rhuhlmann et Murièle Modély et le tour est joué.

    Illustrations d’Arnaud Martin : sensible à l’expressionnisme et au romantisme sombre du XIX° siècle et à la mélancolie sous toutes ses formes…

     

    Rappel  : On se procure le polder de Marc Guimo : Un début de réalité contre 6 €, à nos éditions (4 rue de la Boucherie - 89240 - Egleny). Paypal possible : ici.

     

    Lien : http://www.dechargelarevue.com/Nouveaux-Delits-no-59.html

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°59 lu par Patrice Maltaverne

     

    article en ligne sur son blog : http://cestvousparcequecestbien.blogspot.fr/

     

     


    Le numéro 59 de la revue Nouveaux Délits (14,5 cms X 20,5 cms), animée par Cathy Garcia, comprend des poèmes de Pénélope Corps, Benoit Arcadias, Jean-Louis Millet, Marc Guimo et Pablo Gelgon.

    L'édito et les chroniques (des livres de Walter Ruhlmann et Murièle Modely) sont de Cathy Garcia.

    Les illustrations (dont celle de couverture) sont d'Arnaud Martin.

    Extrait de ce n°59 de "Nouveaux Délits", un poème emblématique (au-delà de la revue même, je trouve), de Pénélope Corps :

    "quand on en aura marre
    de suivre le sens de la file
    et de procéder comme indiqué sur les panneaux prévus à cet effet
    quand on vomira la ville les murs les agents de sécurité
    quand on aura pigé la dictature des images
    les petits parasites vicieux
    sous la peau dans la bouche et dans les trous
    les salles de cinéma bondées
    le besoin de se remplir les orifices pour avoir l'impression d'exister
    quand de la pluie nous brûlera le visage
    et que le vin n'aura plus d'effet
    quand des bébés naîtront avec les bronches atrophiées
    et qu'on sera devenu des animaux malades
    quand les déflagrations nous amèneront au fond des forêts
    nous et nos morceaux de corps
    peut-être qu'on fermera nos gueules enfin
    qu'on finira par entendre quelque chose
    peut-être qu'on reviendra aux arbres
    et qu'on arrêtera de faire semblant de savoir
    à propos de rien
    du silence et de l'eau
    peut-être qu'on improvisera
    quelque chose avec les pierres
    avec les pieds
    et la constance des oiseaux
    et puis
    un jour ils viendront tout raser
    tout dévaster
    tout détruire
    fleurs sauvages ombres cailloux poumons
    par transgression
    par jeu
    par nécessité
    avec des pierres
    avec les pieds
    alors restera deux ou trois photos floues
    sûrement mal cadrées
    ce genre de photos qui fout un peu les boules
    tu sais ?"