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30/09/2019

Parution de la revue Nouveaux Délits numéro 64

 

 

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Je ne sais pas si cela vient de ce mois de septembre qui crépite de tensions, de nervosité ou de mon côté hyperactif, multitâche, de mon cerveau zébré en arborescence, de mon mental de Gémeaux capable de non seulement penser à plein de choses à la fois mais de les faire aussi simultanément, tout en réfléchissant, avec gourmandise, à toutes celles que j’ai envie de faire. Créer chez moi est compulsif, faire du lien aussi, transmettre, partager, pas étonnant que je me sois fait piéger par face de bouc.

Je ne sais cependant pas si c’est l’afflux incessant de sollicitations, de données, d’informations, de questions exigeant réponse instantanée, qui nous submergent via toutes les nouvelles technologies  — et encore je n’ai pas de portable (je ne suis pas loin de faire partie des derniers des Mohicans). Je ne sais pas si cela vient des individualités de plus en plus selfisées, de la paperasse à n’en plus finir, pire quand elle est dématérialisée, avec ce tsunami d’identifiants, de codes, de mots de passe, de captcha (attention, marque commerciale déposée) et paradoxalement d’un manque croissant de professionnalisme — wow, j’ai vraiment utilisé ce terme ? — en tous les domaines, car peu importe comment et pourquoi les choses sont faites, ce qui compte c’est le fric, le fric, le fric et les plus pauvres de ramer et suer après ou sombrer dans une hyperactivité pathologique (devrais-je consulter ?) et pour bien d’autres, les « élus », c’est le fricot, le régal, la bombance. Ceux-là aussi sont en Enfer, comme Tantale, mais ils ne le savent pas, tant il leur est doux de se gaver, mais plus ils en ont et plus ils en veulent, jamais rassasiés et la planète n’est pas assez vaste, pas assez nutritive pour leur goinfrerie. S’ils aimaient manger de la chair humaine, c’est certain, ils nous dévoreraient littéralement.

Je ne sais pas si c’est le fait que tant de mes convictions profondes, et qui ne datent pas d’hier, soient aujourd’hui à la une des médias et alors que je devrais m’en réjouir, j’ai pourtant l’impression que cela fait surtout du bruit, de la mode, du tweet et que la meilleure des intentions est récupérée, détournée, avant même d’avoir été énoncée. Je ne sais pas si c’est la sensation de vivre de plus en plus dans un gros fake, une cauchemardesque fête foraine, bien que je fasse partie de celles et ceux — il y en a — qui sont descendu-e-s du manège depuis longtemps.

Bref, je suis fatiguée et je voulais donc dire que je faisais pour ce numéro, une grève d’édito ! Trop tard ? C’est tout moi, incapable de ne pas faire les choses, surtout quand personne ne m’oblige à les faire. Mais j’avoue, encore une fois, ce fut un plaisir de m’adresser à vous, je suis descendue du manège mais pas du bateau, alors ramons les amis, ramons ensemble et chantons, chantons avec nos voix, nos mots, nos poumons, nos tripes. Et apprécions le silence qui suit, le vrai silence : celui qui nous permet de sentir le battement de nos cœurs à l’unisson. Tant qu’on le peut encore.


C.G.

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Il faut faire attention : avoir le vent en poupe, c'est l'avoir dans le cul.
Pierre Peuchmaurd in Fatigues

 

 

 

AU SOMMAIRE


Délit de poésie :

Hommage à Jean-Pierre Hanniet et ses Poélitiques
Duo pour les gilets jaunes : Laurent Thines & Cathy Jurado
Olivier Robert, des extraits d’Accalmie un souffle

Délit de griot blanc : aphorismes, pensées et un conte rouge du tribun des rues, Jg Tartar(e)

Délit d’autopromotion : Cathy Garcia Canalès, préface et extraits de Pandémonium II

Résonance : L’anarchie ou le chaos de Philippe Godard


Les Délits d’(in)citations arrosent les coins de pages pour lutter contre la sécheresse de la pensée tandis que le bulletin de complicité sifflote au fond en sortant. Il ne va pas tarder à tendre le chapeau.

 

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Illustrateur : Joaquim Hock

https://joaquimhock.blogspot.com




Il n’est personne au monde aujourd’hui qui ne sache à quoi s’en tenir. Et que nous faisons tout ce que nous ne devons pas faire, que nous acceptons tous ce que nous savons ne pas pouvoir, ne pas vouloir accepter, que nous nous laissons tous entraîner en mettant tout sur le compte de la fatalité historique, aussi bien d’un côté que de l’autre… du mur de l’argent.


Louis Guilloux 
in Carnets, 5 août 1969

 

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Comme une vaillante petite tailleuse de livres, je vous en sors deux d’un coup ! Et c’est dans la posture du grand écart que je fais moi aussi ma rentrée littéraire, avec deux livres aux antipodes l’un de l’autre : un dur et un doux, un noir et un lumineux, un grave et un léger, un engagé enragé et un tout délicieux sans danger pour le lecteur, ce qui n’empêche l’humour dans le premier avec les superbes illustrations originales de Joaquim Hock — l’Illustre Illustrateur Attitré de cette revue que l’on retrouve aussi avec une vive joie dans ce présent numéro — et de la profondeur dans la légèreté du second : toutes ces nuances humaines.

Donc, en même temps que Pandémonium II  présenté dans ces pages, paraît aussi Toboggan de velours, qui comme son nom l’indique vous invite à vous laisser glisser les yeux bandés. Poèmes d’atmosphère, douceur, magie, mystère et quelques piquants soyeux d’impertinence. D’un format vertical cette fois de 32 pages et accompagné de collages en couleur de l’auteur.

 

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 « Glissade vers la nuit
ses rivages de velours
son écrin de pluie
toute chaude d'amour
se saisir de la chair
y sculpter le plaisir
descendre vers la mer
abreuver son désir
et rejoindre l'Éther »




En savoir + sur ses deux parutions sur :  http://cathygarcia.hautetfort.com/


Tous mes livres auto-édités sont fabriqués et imprimés par mes soins, exclusivement sur du papier 100% recyclé haut de gamme.

Tirages entièrement numérotés.

 

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Nouveaux Délits - Octobre 2019 – ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès -  Illustrateur : Joaquim Hock - Correcteur : Élisée Bec

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

 

 

30/05/2019

Revue Nouveaux Délits n°63 - Maëlle Levacher

 

 

Morceaux des extraits de Zébulon ou Le Chat de Maëlle Levacher publiés dans ce numéro d'avril. Lus par Cathy Garcia Canalès.

 

En savoir plus : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 

 

 

 

 

 

29/05/2019

Douces et reconnaissantes pensées pour Jean-Pierre Hanniet

C'est en recevant le dernier numéro des Adex, ce journal poético-artistique du Pays de Valois dont il était avec son épouse fondateur, que j'apprends un peu tard que tous deux sont partis à quatre mois d'intervalle : Carole Harding-Hanniet en octobre 2018 et Jean-Pierre, le 8 février dernier. Je savais pour ce dernier que la santé était devenue fragile mais il y a pourtant des personnes qui sont tellement vivantes, qui mettent tellement en valeur ce mot 'vie", qu'on ne pense pas que cela puisse s'arrêter un jour. Jean-Pierre avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger suffisamment pour voir en lui un grand homme, était un fervent soutien de ma revue Nouveaux Délits et de mon écriture par ailleurs, un soutien fidèle et discret. Nul doute que son voyage continue et que sa bonté continue à œuvrer, car rien ne se perd, tout se transforme et j'aime à croire que le meilleur de nous-mêmes est justement notre part d'immortalité.

Merci Jean-Pierre de tout cœur !

 

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Jean-Pierre HANNIET, né en 1937, élève de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Beauvais, fera sa carrière d’instit dans le Valois. Il y animera diverses associations culturelles, une revue de poésie “Banderille” avant de se consacrer à une vie politique militante. Elu Conseiller général de l’Oise en 1970, il exercera des fonctions électives diverses vingt cinq ans durant et initiera des ouvrages scolaires consacrés à l’éducation civique, publiés chez Bordas. Il fonde en 1995 Les Adex.

Collections Tempoèmes :
« Les poélitiques » – © Les Adex 2006
« Sillages » – © Les Adex 2003
« De haut et de travers » – © Les Adex 1997
« Au fil de mes temps » – © Les Adex 1997

Collections Graphipoèmes :
« Couleur Safran » — Les Adex 2008
« Paroles Bleues » — Les Adex 2001
« Saisons de platanes II » — Les Adex 2001
« Saisons de platanes » — Les Adex 1999 (épuisé)

Associé à Lucas-Faytre dans la séries Les carnets qui rêvent : « Nus à la Grande Chaumière » – © ADAGP 2012

http://www.lesadex.com/

27/05/2019

Revue Nouveaux Délits n°63 - Michèle Krakowski

 

Permis d'écrire, un des six textes de Michèle Krakowski publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par Cathy Garcia Canalès.

 

 

 

Revue Nouveaux Délits n°63 - Jacques Kindo

                                       

 

Extraits d'un long texte de Jacques Kindo publié dans ce numéro d'avril 2019.

Lu par Cathy Garcia Canalès.

 

 

 

 

24/05/2019

Revue Nouveaux Délits n°63 - Gaël Guillarme

 

 

Extrait de Forêts, 'un des poèmes Gaël Guillarme publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par Cathy Garcia Canalès.

 

 

 

 

Revue Nouveaux Délits n°63 - Majead At'Mahel

 

 

Extraits d'un des poèmes tirés de Sentimentale barbarie de Majead At'Mahel publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par Cathy Garcia Canalès.

 

 

 

Revue Nouveaux Délits n°63 - Estelle Cantala

 

 

Extrait de Bain de nuit, un des poèmes d'Estelle Cantala publiés dans ce numéro d'avril 2019. Lu par Cathy Garcia Canalès.

 

 

05/05/2019

Christian Saint-Paul à propos de Nouveaux Délits n°62

 

 
Reçue hier, cette lettre d'infos de Christian Saint-Paul pour parler de son émission de janvier sur Radio Occitania où il avait accueilli Marc Tison pour parler de son dernier livre, Des nuits au mixer et où il est question également du numéro 62 de la revue, merci à tous les deux pour vos mots qui m'ont fait très chaud au cœur, on peut écouter l'émission ici :

 "Aider à trouver le chemin

Heureux d’avoir, dans le sommaire de l’émission du jeudi 24 janvier 2019, deux artistes : Cathy Garcia Canalès et Marc Tison, qui œuvrent avec la même passion, dans la générosité, pas celle qui fait le spectacle, celle, nous dit Cathy, qui vient de ce « virus de sagesse que rien ne peut arrêter afin que le principe d’équité devienne partout et en tout, une évidence » et elle cite ces vers d’un poème de Louis Calaferte : « ... Le monde est en nous tous, ou rien. [ ...] Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus ».

« Nouveaux Délits » revue de poésie vive qu’anime Cathy Garcia Canalès, avec son n° 62 paru en janvier 2019, nous offre encore une fois, un bel objet (mise en page, illustrations), des auteurs à découvrir qui se révèlent d’un grand intérêt ; je n’ai pas résisté à lire à l’antenne le poème de Guillaume Simon « Lisbonne », cette ville qui, peut-être, résistera au gigantisme des tours vaniteuses et demeurera une ville à hauteur d’homme.

(…)

Cette préoccupation authentique de l’autre, cette curiosité bienveillante sur son prochain ou son lointain, Marc TISON l’a, chevillée au corps.
A l’antenne, il dit sa complicité et son admiration pour sa sœur d’armes en poésie, Cathy, lui qui a fait partie des sommaires de « Nouveaux Délits ».


Marc Tison, après « Des abribus pour l’exode » (éd.Le Citron Gare, 10 €) revient à Radio Occitania présenter son nouveau livre « des nuits au mixer » (La Chienne Edith éd. collection Nonosse, 112 pages, 10 €).

La poésie de Marc Tison est une poésie de combat.

L’ennemi est l’ennemi de classe. Une poésie à la critique sociale sous-jacente. Le paradoxe de notre époque si pourvue en médias, s’insurge ce poète né dans le Nord de la France, entre les terrils et les usines, est que le dialogue a disparu. Or, la poésie est un objet de discussion humaine.

Celui qui a assisté aux ravages de la désindustrialisation sauvage - 10 000 emplois disparus en 4 ans dans sa région natale - a vu ses amis, ses voisins, ses semblables, « perdre leur dignité », car « quand une usine disparaît, on laisse les gens sans rien. En réalité, on les assassine en même temps », assène Marc Tison.

Une prise de conscience qui n’en finit pas de nourrir ses poèmes.

Marc Tison s’est installé en Occitanie, dans le Tarn. Auparavant, il a fait l’expérience de la vie, explorant bien des domaines - chanteur dans des groupes mais aussi chauffeur poids lourd - pour être toujours « engagé dans le monde car il y a une résistance à la misanthropie ».

Il faut l’écouter dire, parfois hurler, ses poèmes en prise directe avec une représentation du monde qui est celle d’un poète. Cette contemplation du monde ne peut être passive chez cet artiste, elle suscite une émotion, prélude à une révolte qui s’accomplit dans la langue avec les mots familiers, parfois triviaux.

Les idées reçues.
Ça laisse d’horribles hématomes
Autour des yeux
Les côtes
Le bas ventre


Sur la population des oiseaux
La pureté de l’air que l’on respire
Sur les migrations forcées des gens en peine
Sur le partage des richesses


Et la fraternité populaire




Ça floute l’idée que l’on a de soi
Ça réduit le monde à sa défaite

Et l’espoir qui devient des colères

Pour la rupture gordienne
Molotov garde la symbolique intacte


C’est ainsi qu’il donne corps et consistance à son état de malaise, confusément ressenti à leur manière, par ses contemporains, qui peuvent alors mettre des mots sur leur mal être, mais aussi entrevoir une possible échappée.


Peu avant son suicide, Paul Celan avait reçu une lettre d’Ilana Shmueli qui lui disait :  « Accepte l’idée qu’il existe un chemin et accepte si possible aussi que je t’aide un peu à le trouver. »



C’est également cela, la vocation du poète : aider à trouver le chemin."


 
Vous pouvez écouter cette émission diffusée pour la première fois le 19 janvier 2019 en cliquant sur : 
https://lespoetes.site/son/2019/2019-01-24%20marc%20tison...

 


ou là si ça fonctionne :



 

 

01/04/2019

Revue Nouveaux Délits n°63

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 Avril 2019

 

 

Une des solutions, peut-être, serait d'oser prendre le risque de la dégringolade sociale. Oser l'humiliation, oser être considérés comme des merdes, mais refuser radicalement d'être complices d'un système aussi arbitraire, stupide et mortifère que le nôtre, humains du XXIe s.

 

Faire autre chose, autrement, librement, modestement, même si ça veut dire être dans la galère. Trop nombreux sont ceux qui ont peur de chuter dans la pauvreté (la grosse tache qui nous désigne comme honteux) et donc la plupart se taisent, ravalent, se bouchent les écoutilles, au pire ils deviennent désabusés et cyniques ou se cherchent des boucs émissaires sur lesquels faire refluer toutes leurs frustrations, mais ils continuent à faire des boulots pourris qui pourrissent la terre, leur vie, leur âme ; se rendent complices de ce qu'ils dénoncent même parfois, mais n'osent pas lâcher prise, dire non. Pour compenser, ils consomment, consomment, parce que c'est la seule récompense à leur résignation, leur compromission, la mort de leurs rêves interdits, consommer toujours plus.

 

On peut aller dans la rue autant qu'on voudra, mais tant qu'on n'osera pas être autrement, qu'on n’osera pas essayer autrement, vivre autrement, pas plus tard, ni demain, mais là, maintenant, immédiatement, en assumant le risque d'y perdre gros sur le plan matériel pour être en phase avec notre être profond, le plus authentique — un risque qui, tant qu'on sera si peu nombreux à le prendre, est un risque réel : celui d'y perdre gros sur le plan de la reconnaissance socioprofessionnelle, sur le plan des apparences pour la famille, les amis, les voisins, à ses propres yeux formatés par une idée de la réussite totalement biaisée... — tant qu'on n'osera pas ce pas, ce pas qui, en nombre, pourrait vraiment être le premier pas vers un nouveau monde ; tant qu'on n'osera pas dire "I quit", alors rien ne changera, tout empirera.

 

L'action qui porte à conséquence, c'est celle que l'on fait là où on est et en tant que nous-mêmes, individuellement, dans tous les aspects de notre vie : désobéir chaque fois que ce qu'on nous demande, nous impose, nous colle dessus, n'est pas juste, n'est pas viable, n'est pas défendable pour nous-mêmes comme pour les autres ici et loin ailleurs, pour la planète, pour les générations à venir.

 

Désobéir, c'est se réveiller, avoir ce courage-là car cette sacro-sainte avidité matérielle nous mène droit dans le mur pour le confort et la satisfaction (égoïste est un faible mot) d’une microminorité. La vraie solidarité, l'entraide, l’humanité, on les découvrira quand on aura franchi ce pas là, en nombre... Je suis pour le gilet troué et maintes fois reprisé, le gilet fait de bouts de tissus rapiécés comme un Boro japonais : la guenille magnifiée. 

 

C.G.

 

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AU SOMMAIRE

 

Délit de poésie :

 

֍ Estelle Cantala

֍ Majead At’Mahel : extraits de Sentimentale barbarie

֍ Gaël Guillarme : extraitdUne étoile entre les dents

 

Délit d’enthousiasme en milieu hostile : Jacques Kindo

 

Délits courts : Michèle Krakowski vous fera sourire mais non sans inquiétude

 

Délit philosophico-félin : Extraits de Zébulon ou le chat de Maëlle Levacher

 

Résonance :

 

  • Zoartoïste (suivi de Contes Défaits en Forme de Liste de Courses) de Catherine Gil Alcala, éditions La Maison Brûlée, 2016.

 

  • Ne tournez pas la page de Seray Şahiner, traduit du turc par Ali Terzioğlu & Jocelyne Burkmann, Belleville éditions, 2018.

 

Délits d’(in)citations en pleine floraison insouciante tandis qu’un nouveau bulletin de complicité au fond en sortant dit que l’étau se resserre.

 

 

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Illustrateur : Pierre Rosin

 

Vit près de Poitiers. Peintre à l'huile, en images numériques et en poésie. Ses lignes s’entremêlent, s’agrippent les unes aux autres et finissent par représenter un personnage. Parfois il s'y accroche des mots. La mise en forme, le passage à la couleur, sont réalisés sur ordinateur. Si le modèle obtenu s’y prête, il est transposé sur toile et peint traditionnellement à l’huile. Il expose ensemble ou séparément ses images et ses poèmes qu'il a regroupés dans deux recueils de poésie peinture : jardin doux et amers et courbure. Il a illustré plusieurs recueils de poésie. Ses poèmes paraissent en revue et un reste de beau pour le reste des jours suivi de je émigration a été édité chez À l'Index en fin 2018. On peut le lire dans le n°60 de la revue (avril 2018). 

http://www.pierrerosin.fr/

 

  

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Une plante mal approchée avec désir ou colère, se dissimule à nos yeux. Nous devons parler à la nature. Demander avec humilité permission aux plantes et aux fleurs de les toucher. Elles donnent lumière. Elles donnent lumière et fragrance à ceux qui communiquent avec elles.

 Krishnamurti

 

 

 

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Qui a fait le monde ?

Qui a fait le cygne et l’ours noir ?

Qui a fait la sauterelle ?

Je veux dire cette sauterelle-ci — celle qui a bondi hors de l’herbe,

celle qui mange du sucre au creux de ma main, qui bouge ses mandibules de gauche à droite, plutôt que de haut en bas  —  qui regarde autour d’elle avec ses énormes yeux compliqués.

La voilà qui lève ses pâles avant-bras et se nettoie soigneusement la tête.

La voilà qui déploie ses ailes, et s’envole au loin.

Je ne sais pas exactement ce qu’est une prière.

Mais je sais comment prêter attention, comment tomber dans l’herbe, comment m’agenouiller dans l’herbe, comment flâner et être comblée, comment errer à travers champs,

ce que j’ai fait tout au long de la journée.

Dis-moi, qu’aurais-je dû faire d’autre ?

Tout ne finit-il pas par mourir, trop rapidement ?

Dis-moi, qu’entends-tu faire de ton unique, sauvage et précieuse vie ?

 

Mary Oliver (1935 - 2019)

 in La journée d’été

 

 

 

Nouveaux Délits - Avril 2019 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès - Illustrateur : Pierre Rosin - Correcteur : Élisée Bec

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