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* LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS DEPUIS 2003 *

  • Revue Nouveaux Délits n°82

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    Retour en Amérique latine huit ans après. Nous avions proposé en 2017 un Nouveaux Délits spécial Guatemala et voici aujourd’hui ce travail mêlant deux poètes d’Amérique du nord (Mexique) et trois autres d’Amérique centrale (Guatemala à nouveau). Vania Vargas était déjà présente en 2017, et nous avons ici traduit quelques poèmes de son dernier recueil en date : Generalidades y reglas de la fuga (Editorial Sophos, 2024). À nouveau, cette précision cinématographique de ses courts textes. À nouveau, cette densité du moindre mot. Cette façon d’esquisser des espaces hopperiens immenses, où chaque vers semble abriter une présence fragile. Julio Palencia est un compagnon de route présent sur le blog www.fuegodelfuego.blogspot.com depuis plus de dix ans. Il revient dire le monde avec cette concision presque orientale qu’on lui connaît, cette manière discrète d’empoigner, au lieu d’une plume, un sabre doux. Sa lame ainsi coupant les ornements attiserait la vie, je crois, au lieu de l’enlever à quiconque. Isabel de los Ángeles Ruano est une poète guatémaltèque emblématique, un personnage entier, fougueux, hypersensible (comme tous) et empathique à chaque instant, dont on découvrira ici la nuit cosmique, la furie par instants terribles, la clarté plus soyeuse parfois, la détermination surtout, l’envie (la gnaque fragile, on pourrait dire). Tandis que j’essayais de la traduire, j’ai cru sentir le mistral traverser les murs. Jorge Vargas et César Anguiano sont deux poètes de Colima au Mexique qui avaient déjà été traduits par Patrick Quillier en France. Grâce à la revue Teste, j’ai d’abord rencontré Jorge, qui m’a généreusement envoyé depuis le Mexique un livre de César (plutôt que de m’adresser un des siens). Ces deux amigos ont des écritures sans doute distinctes : Jorge décrit les chocs du réel direct, invasif, torturant, sous la forme d’un journal de guerre terrible ; César, lui aussi entaillé par la réalité du monde, me semble envisager les choses avec davantage de recul (l’ironie l’aide à ne pas sangloter, je crois).
    Y a-t-il un pont, un lien, un semblant de nerf unissant ces cinq écritures ? Plus d’un écho involontaire nous semble perceptible, d’une œuvre à l’autre. Partout cette tension du texte de part en part électrifié par une nécessité plus que vitale. Si les destins de ces poètes ont été différents (certains ont pris le réel en pleine gueule, d’autres de manière moins frontale), l’ensemble de leur vers exsude une même inquiétude profonde : comment vivre ici même, là-bas ? Comment continuer à vivre en ayant vu, en ayant entendu tout ça ? L’exigence éthique de l’écriture semble être le poumon que l’on cherche, là où la violence règne et tue. Un poumon qui n’est pas un Graal, très loin de là, mais qui peut maintenir à flot un modeste moyen de respirer, c’est déjà ça.

     

    Laurent Bouisset

     

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

     

    Délits de poésie (bilingues) :

     

    César Anguiano (Mexique)

     

    Isabel de los Ángeles Ruano (Guatemala)

     

    Julio C, Palencia (Guatemala)

     

    Jorge Vargas (Mexique) : Diaro de guerra / Journal de guerre (extraits)

     

    Vania Vargas (Guatemala) : Generalidades y reglas de la fuga / Règles et généralités de la fuite (extraits)

     

     

     

    Les Délits d’(in)citations toujours, font écho aux battements de plume. Vous trouverez le bulletin de complicité au fond en sortant, n’hésitez pas à le disséminer autour de vous.

     

     

     

    Numéro réalisé en collaboration avec Laurent Bouisset, traducteur

    www.fuegodelfuego.blogspot.com

    et nous le dédions à la mémoire de Jorge Camarillo et Daniel Birnbaum,

     

     

     

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    Illustratrice : Cathy Garcia Canalès

     

     

     

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    Le pire de tout c'est l'habitude. L'homme perd son humanité

    et l'énormité de la douleur d'autrui ne compte plus pour lui.


    Otto René Castillo
    in Rapport sur un acte de justice

     

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°81

     

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    LGBTQIA+ et plus encore...

     

    Le milieu, l’éducation, le genre assigné, la norme, la pression sociale préformatée nous placent qu’on le veuille ou non, qu’on le réalise ou non, dans des cases dont il est difficile de bouger.

     

    Aujourd’hui, une partie de la génération dite Z pulvérise tous les préétablis, y compris dans sa propre communauté, en y rajoutant des lettres, des couleurs, en inventant de nouveaux pronoms, de nouveaux prénoms et plus encore. Ça fait couler beaucoup d’encre et agite beaucoup de langues, surtout celles qui ne sont pas concernées ; ça perturbe, ça énerve, ça dérange, ça permet de focaliser aussi la haine, toujours la même vieille et vilaine histoire. Cible des hommes à grosses fusées, des hommes à gros fric, des hommes à gros calibres de crasse arrogance, des hommes à petit quotient de réelle humanité qui pensent pouvoir décider de qui doit exister ou pas. Chaque fois qu’un individu ou groupe d’individus déclare comme non existant un autre individu ou groupe d’individus, il y a crime contre l’humanité. Et innombrables sont les communautés à travers l’histoire, et jusqu’à ce jour, à en être victimes. Ça continue, inlassablement. La communauté queer en est une parmi d’autres, elle-même divisée, le vivre ensemble ou tout simplement le laisser vivre n’a jamais été simple.

     

    Pourtant, il est juste question d’inclusivité toujours plus clairement établie. Nommer c’est faire reconnaître, c’est aussi prévenir le mal-être. Souffle, courage, sensibilité, créativité. Une nouvelle expérience humaine vers toujours plus d’humanité. Une évolution, n’en déplaise aux vieilles et puantes idéologies resucées, un miroir tendu à notre vieux monde à l’agonie. Tant de souffrances pour quiconque ne colle pas aux voies toutes tracées par le modèle dominant : rejet, exclusion, mépris, violence jusqu’à la mort, insupportables.

     

    Alors ce numéro, simplement pour dire : iels existent et ont toujours existé dans toutes les cultures et de tout temps, que ça plaise ou non, qu’iels soient reconnu-e-s ou non, IELS, comme elles et ils, SONT, c’est aussi simple que ça. Nul n’a légitimité de décider à leur place. Le monde queer n’est pas une marge mais un monde plus concret, plus en phase avec la réalité de l’incroyable diversité des êtres humains et le plus important n’est pas d’en débattre, d’avoir un avis qu’on ne nous demande pas mais tout simplement de laisser les personnes concerné-e-s s’exprimer, les écouter et les entendre. Leur foutre la paix aussi, la paix c’est bien pour tout le monde.

     

    cgc

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Dans le désordre, vous trouverez des :

     

    Délits de poésie :

     

    Mathilde Fauve, Haïkus lesbiens

    Hommage : trois poèmes d’Alexo Xenidis

    Cèdre, on n’entend plus que les oiseaux

    Walter Ruhlmann, quatre old poèmes et un inédit

    Samaële Steiner, C’est pour Perrine (extraits)

     

    Un Délit de pas envie : Stéphanie Quérité, Je maudit, ou le mauvais œil

     

    Un Délit de l’ouvrir grand : Millepertuis

     

    Un Délit trans-parent-e : Cathy Garcia Canalès

     

     

    Dans ce numéro le Délit de citations souffle fort mais n’écorne pas les pages et vous trouverez comme toujours le bulletin de complicité au fond en sortant, prêt à polliniser.

     

     

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    Illustrations :

     

    Cèdre

     

    Espaces des possibles est un extrait d’une cinquantaine de cartes peintes à la main et envoyées à mes proches, la plupart sans avoir été sauvegardées sous format numérique. Avec une simplicité volontaire et en se laissant guider par le hasard, les cartes font deviner par fragments les mouvements de lieux à venir.

     

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    « Que moi, Lili, je suis essentielle et que j’ai droit à cette vie dont j’ai fait la preuve en vivant 14 mois. On peut dire que 14 mois ce n’est pas beaucoup mais pour moi c’est comme toute une vie humaine, entière et heureuse. »
    Lili Elbe in Man into Woman, 1933

     

     

    « (…)  c'est un œil dur, qui cherche dans notre corps, nos expressions, notre démarche, nos imperceptibles mouvements, des signes de notre masculinité ou de notre féminité antérieure. » 
    Tal Madesta in La fin des monstres

     

     

    « - Corbeau, t'es un garçon ou une fille ?
    - Croa, croa
    J'ai rigolé et je me suis allongée sur le dos. Le ciel était d'un bleu profond. Je m'imaginais que j'étais couchée sur des nuages de coton blanc. La terre était humide dans mon dos. Le soleil était chaud, l'air était doux. Je me sentais heureuse. La nature me serrait contre elle et semblait ne me trouver aucun défaut. »
    Leslie Feinberg In Stone Butch Blues

     


    « Brouiller les cartes.
    Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. S’il existait dans notre langue, on n’observerait pas le flottement de ma pensée. Je serais pour de bon l’abeille ouvrière. »
    Claude Cahun in Aveux non avenus, 1930

     

     

    « Au lieu de dire que le genre est ceci ou le genre est cela, reconnaissons que le mot genre a des dizaines de sens qui y sont intégrés. Il s’agit d’un amalgame de corps, d’identités et d’expériences de vie, d’impulsions inconscientes, de sensations et de comportements dont certains se développent organiquement et d’autres sont façonnés par le langage et la culture. Au lieu de dire que le genre est une seule chose, commençons par le décrire comme une expérience holistique. »
    Kate Bornstein, in Gender Outlaws: The Next Generation

     

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    Nouveaux Délits 81 - Avril 2025 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès - Illustrations : Cèdre   

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°80

     

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    Que 2025 soit, c’est certain, puisqu’il en a été décidé ainsi et que cette date grégorienne a pris le dessus sur les autres. Tenter d’appréhender l’être humain dans son Histoire, dans son présent, dans ses projections, dans ses éclatements, sa diversité, sa beauté indissociable hélas de sa cruauté, son intelligence et sa folie, bref NOUS appréhender NOUS et toutes celles, ceux et celleux qui ont du mal à se retrouver dans le NOUS qui les englobe ou cherche à les englober, ces multiples NOUS qui s’affrontent avec de multiples VOUS, les AUTRES ; qui s’agressent, se détruisent, s’interdisent, se fuient ou s’ignorent, c’est vertigineux. Regarder, se regarder simplement soi-même, c’est vertigineux. Les voix qui semblent les plus fortes sont vieilles, usées, répétitives et pourtant elles impactent car elles rassemblent sous leurs ailes dures d’innombrables peurs, de terribles ignorances. En a-t-il toujours été ainsi ? Usées et répétitives. De même, ces éditos qui voudraient pouvoir se réjouir d’un authentique neuf, d’un ressourçant innovateur, d’un audacieusement salvateur, de ce qui peine à être essayé en grand puisque toujours étouffé, écrasé, nié, moqué, enfermé, abattu. Et qui persiste pourtant, se relève encore et encore, perce la croûte épaisse des obscurantismes redondants, du monopole d’idéologies mortifères. Et quoi d’autres encore une fois que la force incroyablement habile de la vie qui insiste, malgré cet acharnement à la détruire, et nous montre la voie ? Les vents, les vagues, la pluie, les rivières, les océans, les plantes, les montagnes, les animaux, les insectes, les champignons, les bactéries nous montrent la voie mais aussi ce qui reste des humanités qui ne l’ont jamais quittée et qui ont tant souffert et souffrent encore pour ne pas dévier. La seule voie viable : comprendre notre responsabilité et notre place dans le grand orchestre du vivant et de nous y tenir comme on tient une promesse. Alors 2025, oui, c’est l’identifiant de cette nouvelle année, et 2026, 2027, 2057, seront un enfer ou un monde plus accueillant selon la voie que nous allons emprunter. Et le goulot des choix collectifs, comme dans le cours d’une vie individuelle, se resserre, les conséquences sont de plus en plus immédiates et irréversibles. Alors quelles voix allons-nous écouter ? Celles qui assourdissent le plus, artificiellement légitimées par leurs excroissances technologiques toujours plus infiltrées ou les quasi imperceptibles qui font pousser la plante, l’arbre, digérer les vaches, tomber les pluies, chanter les océans ? Je me répète aussi et continuerai à le faire car dans cette répétition, je ne sens rien d’usé mais bien au contraire, j’entends des paroles d’eau à user le béton, à rouiller les armes, à fertiliser chaque bout d’espace atteint en l’autre malgré les barrages. J’entends des paroles de vent à secouer les inerties, abattre les murs de séparation, des paroles de feu à brûler les scories des mondes tristes et méchants dont NOUS ne voulons plus, des paroles de terre qui savent quand il faut parler et quand il vaut mieux…. se taire. Aussi…

     

    Meilleurs vœux de meilleure humanité !

     

     

    CGC

     

     

     

     

    AU SOMMAIRE

     

     

     

    Délits de poésie : Jean-Paul Bota ; Jérémy Semet, Pèregarou ; Lionel Mazari, Broyer du blanc (extrait) ; Jean Ginestet

     

    Délit de crapahute : Madeira d’Aodren Buart

     

    Délit naturaliste : Vie et mort d’un ouvrier intérimaire dans le BTP de Pablo Gelgon

     

    Délit spatial : Simon Degrave, Conférence à Berlin (extrait)

     

    Avis de double parution chez la revuiste (délit d’autopromotion) :

    ©Ourse (bi)polaire et Au fond du tiroir, à tire d’ailes, décembre 2024

     

     

    Délit d’(in)citations qui mycorhize les coins de page. Vous trouverez comme toujours le bulletin de complicité au fond en sortant avec une information péniblement importante pour les abonné-e-s hors de France et d’Outremers.

     

      

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    Illustratrice : Iren Mihaylova

    irenmihaylova.poetepeintre@gmail.com

     

     

    Iren Mihaylova est une poétesse, romancière, peintre et psychanalyste (née à Sofia, en Bulgarie dans les années 90) qui demeure et travaille à Paris. Elle écrit en français et en bulgare et traduit des poètes bulgares en français. Elle est cocréatrice, éditrice et illustratrice de la revue et espace de création contemporaine Peau Electrique. Autrice de 10 livres dont Ciel de ma mémoire, L’Appeau’Strophe éditions, 2024 ; Sans fond de lumière, Encres Vives éditions, 2024 ; Depuis ma chère disparition, L’Échappée Belle édition, 2025. Elle publie aussi en revue (ARPA, À l’Index, Le Journal des poètes, Lichen, Phoenix, Traversées, etc.)

     

    https://peaueleclabo.wixsite.com/irenmihaylovapeintre

     

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    On peut toujours dire que la poésie écrite est habitée par un certain imaginaire constitué par son langage métaphorique, mythique ou symbolique. Mais l'essentiel de la poésie, son miel le plus secret, n'est pas accessible dans l'œuvre incarnée c'est-à-dire dans les sons, dans les images visuelles ou dans l'encre d'imprimerie sur le support du papier. L'essentiel de la poésie se vit en amont de l'imaginaire, du côté de la corne d'abondance de sa source d'inspiration . Source énigmatique dont on ne sait rien. Le paradigme de la transpoésie, c'est avant tout la nécessité de l'éveil de l'homme à ce qui le fonde, à ce qui le traverse et à ce qui le dépasse silencieusement.

     

    Michel Camus

    in Transpoétique. La main cachée entre poésie et science

     

     

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    Arrêtez de célébrer les massacres

    Arrêtez de célébrer des noms

    Arrêtez de célébrer des fantômes

    Arrêtez de célébrer des dates

    Arrêtez de célébrer l’histoire

    La jeunesse trop jeune à votre goût

    Insouciante et consciente

    Sait

    Depuis le temps que vous battez le rappel

    Des souvenirs le Soldat Inconnu le Mausolée de X

    Le machin de Y le cimetière de Z

    Depuis le temps que vous écrivez les jours

    Du calendrier avec du sang coagulé

    Délayé

    Délayé par les circonstances de la Circonstance

    Ce sang coagulé

    Venin de la haine

    Levain du racisme

    Je suis né en Allemagne nazie et moi en Amérique

    Noir et moi en Afrique basanée et moi je suis

    Pied-noir et moi Juif et moi on m’appelait Bicot

    On en a marre de vos histoires et vos Idées

    Elles

    Rebuteraient tous les rats écumeurs de poubelles

    Elle

    N’oublie jamais la jeunesse malgré

    Sa grande jeunesse mais

    Elle a horreur des horreurs

     

    Et les enfants d’aujourd’hui

    Et ceux qui naîtront demain

    Ne vous demandent rien

    Laissez-nous laissez-les vivre

    En paix

    Sur cet îlot de l’univers

    L’univers seule patrie

     

     

    Ahmed Azzegagh

    in Chacun son métier,  1966

     

     

     

     

    Nouveaux Délits 80 - Janvier 2025 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès Illustratrice : Iren Mihaylova Correcteur : Élisée Bec          http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

     

     

    Les illustrations présentées ici dans leur couleurs d'origines

    sont imprimées en n & b dans la revue, comme d'habitude.

     

     

      

  • Revue Nouveaux Délits n°79

     

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    Novembre ! C’est la première fois en 21 ans que Nouveaux Délits paraît avec un mois de retard ! Ce qui est à retenir aujourd’hui, c’est que la revue a changé d’adresse (voir le bulletin de complicité, qui occupe comme à son habitude la dernière page).  

     

    Le monde s’enguerre et s’abêtit désespérément et les vies se compliquent, basculent, explosent parfois très soudainement et j’ai la sensation que c’est un phénomène qui touche ou a touché énormément de personnes en cette déjà finissante année 2024 et pas seulement sous les bombes. Ceci dit, si les dénommées « infos » servent à quelque chose, ce pourrait être de nous apprendre à relativiser justement nos problèmes et apprendre à mieux apprécier ce qui EST ou tout au moins à mieux accepter ce que nous ne pouvons changer tout en continuant à améliorer avec ténacité tout ce qu’il nous est possible d’améliorer en nous et autour de nous. La douleur est plus difficile à relativiser car elle n’a rien à voir avec le mental, qu’elle soit physique, psychologique, émotionnelle ou tout à la fois, chacun fait face comme il peut. Perte, deuil, trauma. Trauma qui vient d’une forme étendue de la racine indo-européenne terə, qui signifie frotter, tourner, avec des dérivés qui font référence à la torsion, la perforation, tout ce qui blesse mais aussi au battage des céréales, au frottement qui leur fait perdre leur enveloppe. L’analogie est très intéressante et d’ailleurs anciennement cela se faisait à l’aide de fléaux…

     

    Alors, oui ! La vie peut nous frotter, nous tordre, nous perforer, nous battre, nous faire mal à devenir foufolle et alors se pose la question du sens. Je ne parlerai pas pour les autres, je vais juste parler pour moi : chaque épreuve dans ma vie — et elles ont commencé très tôt — m’a amenée peu à peu à creuser au-delà de l’apparente et souvent réelle injustice, à fouiller au-delà de la dégueulasse malchance, à chercher un sens bien au-delà des limites de ce que je pouvais supporter ou pensais pouvoir supporter. C’est à ce creusage, fouillage, à cette marche forcée par les événements, par la collision des inconsciences, que je donne le nom de spiritualité. Car c’est là que commence le choix, notre choix : grandir ou pourrir.

     

    Je n’ai pas d’église, pas de religion, c’est avec les mains dans la terre ou en marchant avec elle que je ne fais qu’un avec ma spiritualité. L’essentiel est contenu dans la graine et dans toutes ses transformations. Un cycle qui, à chaque nouvelle germination, rend une plante plus forte, plus féconde, plus résiliente mais, pour cela, la graine doit se défaire de son enveloppe dans l’obscurité sans savoir si elle reverra la lumière. Sans quoi, elle pourrit. Nous, humain-es, sommes aussi des graines.        

                                                                                                                          

     CGC

     

     

    un vieux jardinier m'offre des courges tardives
    qui devinerait que le vieillard oisif
    fait de sa vie une longue ivresse ?

    Lu Yu

     

     

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    AU SOMMAIRE

      

    Délits de poésie pas tout à fait dans l’ordre :

     

     Jean-Luc Aribaud ; Éric Aubel ; Emmanuel Jeuland

     Valentina Casadei : Plainte contre A. (extrait)

     Jean-Christophe Bellevaux : L’imposture (extraits)

     Wald : Gravillons (extrait)

     

    Petites proses cocasses-cauchemardesques : Julien Grandjean

     

    Délit d’écho : Louise Brun : Métal/Fréquence Chair

     

    Délit d’altitude : Mael Maom-Orff : La subtile mouvance d’une montagne

     

     

    Délits d’(in)citations, feuilles qui tombent, immortelles, au coin des pages. Vous trouverez le bulletin de complicité au fond en sortant vêtu de sa nouvelle adresse à noter !

     

      

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    Illustrateur : Archibald Aki

     

    Originaire du nord de la France, Archibald Aki est l'auteur de quelques œuvres poétiques aux Éditions Les Venterniers. Il en fait souvent des spectacles musicaux. Comédien et barman par-ci par-là puis gérant d'un maquis ré-créatif à Dakar ( Petit Keur), il vit désormais aux Pays-Bas où il se construit une chapelle en papier décorée de traits et de lettres, de formes et de couleurs dans la recherche désespérée de l'Homme (et de la Femme, pour sûr), de dieux et de diables (à provoquer) et de lui-même.

     

     

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    Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même… Tu apprendras que, avec la même sévérité que tu juges les autres, toi aussi tu seras jugé et parfois condamné… Tu apprendras que, peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner. Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme, au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs…Alors, et alors seulement, tu sauras ce que tu peux réellement endurer ; que tu es fort, et que tu pourrais aller bien plus loin que tu le pensais quand tu t’imaginais ne plus pouvoir avancer ! C’est que réellement, la vie n’a de valeur que si tu as la valeur de l’affronter !

      

    Jorge Luis Borges in Apprendiendo

     

     

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    Les Délits buissonniers

      

     

     Une belle collection hors des sentiers battus

    à découvrir absolument !

     

     

    Feu de tout bois de Murièle Modély, illust. Sophie Vissière 

    Instantanés de Myriam OH, illust. Silvère Oriat 

    Petite histoire essentielle de la futilité de Bruno Toméra, illust. Jean-Louis Millet 

    Printemps captif de Lionel Mazari, illust. Morgane Plumelle

    Paraît que d’Heptanes Fraxion, illust. Jimmy Fortier

    La cloche a sonné d’Aline Recoura, illust. Ludo Godot

    Des ombres et des anges de Josette Soulas Moyes, illust. Philippe Chevillard

     

      

    Plus de détails ici :

     http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/delits-buissonniers/

     

     

     à commander aux éditions NOUVEAUX DÉLITS

     10 € + port 3 €

     

    Règlement par chèque ou virement

     

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    Nouveaux Délits 79 - Novembre 2024 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimé sur papier recyclé et diffusé par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès - Illustrateur : Archibald Aki - Correcteur : Élisée Bec

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°78

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    Cet édito ne m’est pas aisé car j’ai perdu les mots. Cela arrive et ce n’est pas grave même si la cause en est un excès de maux qui dépasse la capacité — même pour une poète bien noire comme je peux l’être — d’assimilation et de transmutation, et ce n’est pas la démence épuisante des décideurs du monde qui va me faire retrouver l’art des mots pirouettes.

     

    J’ai perdu les mots mais les silences font des trous dans le temps,  plongent au plus profond de sources insoupçonnées et ramènent dans leurs filets tendus à vif, une poignée de sable : l’essence de soi et des vibrations qui tournent autour des anciens mots, forment un tourbillon et les décapent jusqu’à l’os. Le reste est à brûler, brûler pour renaître, libre des mots radotés, des mots enkystés, des mots qui nous entravent, nous enferment dans les cachots de nos histoires.

     

    Et après le labeur des silences, viendront les mots nouveaux, les mots graines.

     

    CGC

     

     

     

    Toute parole est là pour séduire la mort.

    Anne Jullien

     

     

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    AU SOMMAIRE

     

    Délits de poésie :

     

    Jean-Jacques Camy

    A. Celnetz, poèmes du temps de la Quarantaine

    Alain Lasverne, Rue Révolution

    Yve Bressande

    Ahmed Elalfy

    Marine Giangregorio

    Estelle Cantala, Bain de nuit – 4 au champ (extrait)

     

    Délits d’(in)citations,  l’écho au fond du puits au-dessus duquel tout poème se penche. Et vous trouverez le bulletin de complicité au fond en sortant toujours émerveillé de trouver encore et encore lui aussi un écho parmi vous.

     

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    Illustratrice : Alissa Thor

     

    « Je peins pour que vous vous arrêtiez, pour aller vers vous, pour faire face. Je peins pour que les mots viennent, et la douceur, et la violence, et les corps tout ensemble. Je peins pour que quelque chose se passe. Quelque chose entre nous, d’intime et de sauvage. » 

    Son site : https://alissathor.wixsite.com/alissathor

     

     

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    fleurs de prunier blanches
    et cette nuit qui devient
    la lueur de l'aube

    Buson

     

    *

     

     

    Le 7e délit buissonnier est sorti en février !

     

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    J’avais en moi

    L’appui sans faille d’un ami

    Le temps

     

    Il m’a tenu la porte ouverte

    Appris à voir à dire

    À deviner et à comprendre

     

    Il m’a tenu la tête droite

    Lorsque j’ai traversé les corridors du vent

    M’a appris à tisser le sombre avec le clair

    Tisser le doux avec l’amer

     

    Il m’apporte aujourd’hui

    Son chemin de lumière

    Les ombres et les anges

     Enfin réconciliés.

     

     

     

    Josette Soulas Moyes est née le 25 décembre 1942. Vous avez pu la lire pour sa toute première publication dans le n° 76 en octobre dernier et c’est une immense émotion et une immense joie, pour moi comme pour elle, d’avoir pu donner naissance à ce recueil magnifique.

     

    Illustrations originales de Philippe Chevillard

    28 pages agrafées, tirage numéroté sur papier 100 % recyclé

    10 € + 3 € de port à commander à l’Association Nouveau Délits

     

     

     

    Nouveaux Délits 78 - Avril 2024 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Femme orchestre : Cathy Garcia Canalès Illustratrice :  Alissa Thor Correcteur : Élisée Bechttp://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits numéro 77

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    Aucune vie ne ressemble à une autre et la douleur n’est pas toujours visible, quantifiable, sauf quand elle est si collective qu’on ne peut plus l’ignorer. Aucune vie ne ressemble à une autre, certaines sont tellement pleines de ces épreuves qui jettent à terre, rouent de tant de coups que cela semble n’avoir plus aucun sens. Les épreuves cependant qui nous tordent, nous forgent de l’intérieur jusqu’à parfois toucher la grâce. Toujours au bord pourtant de basculer, grâce ou folie, la frontière est si fine. En ce début d’année où il est de coutume de souhaiter et s’entre souhaiter, mes pensées vont vers toutes celles et ceux qui souffrent dans leurs corps, dans leurs têtes, dans leur vies, dans le corps des êtres qui leur sont chers. Mes pensées se ruent vers celles et ceux qui vivent dans la peur, la terreur, l’horreur, celles et ceux qui sont accablé-e-s par les injustices, celles et ceux qui éprouvent une solitude inhumaine, celles et ceux qui ont le cœur en miettes, l’âme mutilée, celles et ceux qui sont oubli-é-e-s, piétiné-e-s, humili-é-e-s, écrasé-e-s, broyé-e-s, perdu-e-s, poussières… Et je me souhaite — car qui suis-je pour dire à d’autres ce qui leur est nécessaire ? — je me souhaite, donc, le courage de garder dignité quoiqu’il arrive et le sens du respect, la volonté d’être juste, d’accepter ce qui en moi est fragile et blessé, ce qui chemine dans les ténèbres et la force d’endurer ce qui me tord, me forge, me polit et qui, peut-être à la longue, finira par me sublimer. Aucune vie ne ressemble à une autre mais la vie est une seule et même énergie qui nous traverse, nous anime, qui que nous soyons, où que nous soyons : humains, animaux, végétaux et même, à leur façon, les pierres de cette Terre qui n’en peut plus de nous. C’est ce que je ressens au plus profond de moi. Tout est vibration, tout porte un message alors je voudrais veiller toujours mieux à celui que moi-même je porte et transmets à travers mes pensées, mes choix, mes actions, mes mots, mes cellules… Veiller sur les causes car il est toujours trop tard quand il s’agit de réparer de néfastes conséquences… J’essaie de ne pas me décourager trop vite ou trop longtemps. Aucune vie ne ressemble à une autre, que chacune soit belle et sereine comme un lever de soleil, un chant d’oiseau à la nuit tombée, un vin d’amour à partager.

    CGC

     

     

     

     

    Étant donné que nous avons des cellules qui sont les filles des premières cellules de la vie, nous avons en nous de façon singulière toute l'histoire de la vie... nous avons l'univers en nous.
    Edgar Morin

     

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Délits de poésie :

     

    ᕱ Michel Abécassis

    ᕱ Alain Flayac

    ᕱ Judith

    ᕱ Alexandre Poncin

    ᕱ Erwan Gourmelen

    ᕱ Marianne Duriez

    ᕱ Oriane Barbey

     

    Résonance (profonde) : Kogis, le chemin des pierres qui parlent, Éric Julien (Actes sud, coll. Voix de la Terre, 2022).

     

     

    Délits d’(in)citations au coin des pages en réflexion. Vous trouverez le bulletin de complicité toujours au fond en sortant avec des étoiles plein les poches !

    Grâce à vous, abonné-es et lectrices, lecteurs d’un numéro ou deux, il résiste aux tempêtes inflationnistes et vous en remercie chaleureusement !

     

     

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    Illustratrice : Corinne Pluchart

     cheminant toujours en poésie, en bleu, en indicible. Pas de langue autre qu'en poésie. Et la peinture pour la chair, la vibration et la légèreté. Et toujours en terre bretonne.

     

    *

     

    Bon à savoir : la revue Nouveaux Délits utilise l’écriture inclusive (qui ne portait pas encore de nom mais existait déjà) depuis au moins le n°42, c’est-à-dire avril 2012…

     

     

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    Même dans les périodes les plus sombres, nous sommes en droit d’attendre une certaine lumière. Et il est très probable qu’elle ne viendra pas tant de théories ou de concepts, mais de la lumière incertaine, vacillante, souvent faible, que certains hommes et femmes, au cours de leur vie et de leur travail, auront allumée dans toutes sortes de circonstances, la répandant sur le temps qu’il leur a été donné de passer sur terre.

     Hannah Arendt

     

     

     

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    Refaat Al Areer, dernier poème

     

    Si je dois mourir
    tu dois vivre
    pour raconter mon histoire
    pour vendre mes effets
    et acheter une étoffe
    et quelques ficelles
    (une étoffe blanche avec une longue traîne)
    pour qu'un enfant quelque part à Gaza
    en regardant le paradis dans les yeux
    guettant son père parti dans un brasier
    sans dire adieu à personne
    pas même à sa chair
    pas même à lui-même
    voie le cerf-volant, mon cerf-volant tout là-haut
    que tu auras fabriqué, volant tout là-haut
    et pense un instant qu'un ange est là
    ramenant l'amour
    Si je dois mourir
    fais que cela apporte de l'espoir
    que ce soit un conte


     

    Refaat Al Areer, poète palestinien, professeur de littérature anglaise, mort à Gaza sous les bombes dans la nuit du 7 au 8 décembre.

     

     

    NON À LA GUERRE, À TOUTES LES GUERRES ! STOP !

     

     

     

     

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    Nouveaux Délits 77 - Janvier 2024 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès  Illustrateur : Corinne Pluchart Correcteur : Élisée Bec

     

     

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits - Numéro 76 (extraits)

     

    Quelques extraits de ce numéro sorti en octobre 2023, avec des textes de Sandrine Davin, Jean-Louis Clarac, Amandine Gouttefarde-Rousseau, Alain Nouvel, Josette Soulas Moyes, Bruno Giffard, Cathy Garcia Canalès & un poème d'Abdellatif Laâbi. Morceaux choisis et lus par Cathy Garcia Canalès.

    En savoir plus : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°76

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    Nous venons de passer le mois dit de la rentrée : bonne rentrée ! souhaite-t-on… Et la sortie, bonne sortie ? Nous usons au sens littéral de formules, elles finissent par être très polies mais que signifient-elles vraiment ? Formule, c’est joli ce mot si on n’y colle pas de chiffre après, genre formule 1 ou l’air renfermé d’un formulaire…

    Et si nous profitions de la rentrée donc pour rentrer oui, véritablement, en nous-mêmes ? C’est ce que nous enseignent les cycles des végétaux qui en cette saison — de notre côté du monde en tout cas —, après avoir tout donné pour se perpétuer, laissent tomber leurs derniers fruits, dernières graines sur le sol où chacun sait ce qu’il à faire puis ralentissent le rythme, laissent redescendre la sève aux racines… Les animaux se préparent aussi pour la saison froide donc ce serait bien le moment de rentrer en soi, voir la rentrée comme un ralentissement, un approfondissement plus qu’une agitation, une accélération…

     

    On l’oublie trop souvent : la majeure partie de ce qui se passe dans le monde, se passe d’abord en chacun de nous et on revient à la formule — abracadabra, que le feu de Dieu tombe sur toi ! — et quelle autre déité ici-bas que nous-même, qui décidons et créons, éludons ou provoquons, prévenons ou aggravons ? Sommes-nous déité de la discorde ou des récoltes ? De l’argent ou du soin ? De l’avidité ou du partage ? Ladite nature est imprévisible, oui, mais nous sommes une espèce dite intelligente et nous pouvons concevoir l’imprévisible et protéger l’essentiel. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce qui est essentiel... Nous parlons de cultiver notre jardin intérieur : est-il jardin ou terrain vague plein d’ordures ? Jardin ou terre exsangue et saturée de pollution ? Jardin ou zone commerciale ? Jardin ou bunker ?

     

    Que formulons-nous dans nos intériorités ? Quelles pensées, quelles intentions laissons-nous se densifier en nous jusqu’à ce qu’elles se matérialisent et agissent à l’extérieur ? Abracadabra ! La magie est un art du quotidien ordinaire, c’est faire bien attention à ce à quoi nous donnons formula, c’est-à-dire « forme », en latin.

     

    La poésie est une façon de formuler le monde, qui nous imprègne, nous traverse, nous façonne et nous ensemence de l’intérieur. Un art du quotidien ordinaire.   

    CGC

     

     

     

    (…) le chaos du monde n’est que la projection du chaos régnant dans chaque individu.

    Jiddu Krishnamurti in L’origine de la pensée

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Délits de poésie :

     

    Sandrine Davin

    Jean-Louis Clarac : Poussières aimantes

    Amandine Gouttefarde-Rousseau : Nagas (extraits)

    Alain Nouvel : Presque riens

    Josette Soulas Moyes : Des ombres et des anges (extraits)

    Bruno Giffard : Écume au plus sec des tiroirs (extraits)

     

     Où la revuiste se lâche et parle de ses trois derniers livres avec des extraits de Je l’aime nature, sorti en juillet 2023.

     

    Comme dans chaque numéro, les Délits d’(in)citations scintillent au coin des pages et vous trouverez à la fin le bulletin de complicité avec ses beaux délits buissonniers mais pas de nouveau en cette année qui exige de se concentrer sur ce qui est déjà là.

     

     

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    Illustrateur : Philippe Chevillard

    Auteur de BD amateur et illustrateur amateur, je consacre une partie de mon temps à la création de courtes bandes dessinées et l'illustration de textes d'auteurs pour des revues, recueils de poésie, ou affiches. Mes dessins ont été publiés aux éditions Jacques Flament, éditions des embruns, éditions Lamiroy, dans les distributeurs BDs de Short édition, ainsi que dans divers fanzines, recueils, et revues littéraires tels que : Traction Brabant, Le Soc, Le coquelicot, Poétisthme, Soleil Hirsute, La piscine, L’imagineur, L’utopie, Présences d’esprits, Lichen, Hélas, Opuscule, L’Ampoule, Caractère …  https://philippechevillard.fr/

     

     

     

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    D'où vient la haine ?

    D'où vient la haine

    cette haine-ci

    qui fuit la conscience

    comme la peste

    qui proscrit de la langue

    la raison

    qui réduit le cerveau

    à un pois chiche

    qui efface des yeux

    la lumière

    qui déracine du cœur

    ce qui pourrait s'apparenter

    à un sentiment

    D'où vient la haine ?

    qui a fermé à double tour

    la porte

    derrière laquelle se tiennent terrorisés

    le doute

    le regret

    la compassion

    le pardon

    qui frappent et frappent

    à cette porte

    jusqu'à ne plus comprendre pourquoi

    et s'arrêtent

    convertis au désespoir

     

    Abdellatif Laâbi

    in La Terre est une orange amère

     

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    Nouveaux Délits 76 - octobre 2023 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès  Illustrateur : Philippe Chevillard Correcteur : Élisée Bec   

     

     

     

     

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    à tire d’aile, septembre 2023

     

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    Chaque tome fait 52 pages agrafées comme le premier

    imprimé sur papier recyclé 80 g et 250 g calcaire pour la couverture

    chaque exemplaire est numéroté et signé

    avec dans le tome 2, deux illustrations originales de François Pouch

     

    12 € chaque nouveau tome

    + port pour un tome : 2,50 €

    pour deux : 4 €  

    Offre spéciale pour les trois tomes : 40 € port compris

    Pour commander voir en fin de revue

     

     

     

  • La revue a 20 ans !!

     

    Je n'aurais jamais pu le prévoir, mais voilà  :

    la revue Nouveaux Délits a eu 20 ans le 1er juillet ! Dingue !

    Merci à toutes celles et ceux qui la soutiennent et y ont contribué d'une façon ou d'une autre !

     

     

    *

    NOUVEAUX DÉLITS

    Revue de poésie vive et dérivés

    – Numéro zéro -

    juillet 2023

     

      

    Pourquoi Nouveaux Délits ? Et pourquoi pas ?

    Voilà le point de départ de cette revue qui se lance, à l’eau ou par la fenêtre comme on voudra, l’essentiel étant l’élan, l’impulsion, l’envie de faire. Faire réfléchir plus que plaisir, faire connaissance, faire le lien entre tous et chacun, pourvu qu’il soit avide de paroles, fraîches ou chaleureuses c’est selon, mais dans tous les cas vivantes.

    Les auteurs sont lecteurs, les lecteurs auteurs et chacun contribue ainsi à poétiser le monde.

    Poétiser : nettoyer les regards de la poussière du conformisme ambiant, goûter des saveurs nouvelles. Nouveaux Délits aime les mélanges, les différences, les mots qui dérangent, qui grattent, qui démangent, pour ne pas céder au sommeil qui dissout les consciences.

    Nouveaux Délits à inventer, à commettre ensemble. Poétiser est un acte, pas un luxe.

    Soyez à l’écoute du vent qui passe, ignorant les frontières, colporteur de bonnes et mauvaises nouvelles. Confiez-lui vos textes, vos poèmes, vos délires, il en fera peut-être de la matière à Nouveaux Délits.

     

     

     

    "Un poète doit laisser des traces de son passage, non
    des preuves. Seules les traces font rêver"

    René Char

     

    *