27/11/2017
Numéro 58, live sur radio Galère, 28 novembre à 22h
Demain soir, c'est-à-dire mardi 28 novembre 2017 à 22h sur Radio Galère, en direct de La Friche de Marseille : émission DATAPLEX / RESISTANCES MUSICALES consacrée intégralement au numéro 58 de la revue Nouveaux Délits spécial Guatemala (celui que j'ai eu la chance de coordonner, traduire et préfacer, grâce à l'aide précieuse et dynamique de Cathy Garcia). Lectures d'Antonella Eye Porcelluzzi, d'Annette Zingle et Jean-Marie Nicolas, de Cathy Garcia et moi-même + tous les auteurs de la revue (ReginaJose Galindo, Julio Serrano Echeverría, Luis Carlos Pineda, Vania Vargas) ayant envoyé leurs textes enregistrés en VO pour l'occasion. Lectures bilingues et forcément intenses que l'on pourra écouter partout sur terre à l'adresse suivante :
Monterez-vous dans le train à temps ? Sinon, il y aura un podcast, ne vous en faites pas, il devrait arriver en fin de semaine au plus tard...
Laurent Bouisset
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Festihiver au Presbyt'hair de Beauregard
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La fête du livre et de l'image d'Arcambal
Quelques images prises au vol (par Cathy Garcia), un magnifique stand , l'œuvre in situ de Karolinda, planches de Frapper le sol - Tatsumi Hijikata sur la voie du butô de Céline Wagner, et d'autres choses encore, beau salon, bon accueil, plein de belles choses
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23/11/2017
SMART 2017, jusqu'au 2 décembre
10:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/11/2017
Fête du livre et de l'image d'Arcambal, 24-26 novembre 2017
Cathy Garcia et Nouveaux Délits sont invités au salon du livre
dans le cadre de la Fête du livre et de l'image d'Arcambal, 3ème édition
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01/11/2017
Feu de tout bois de Murièle Modély, le délit buissonnier n°1, lu par Sanda Voïca
Dans ce recueil, Murièle Modély fait, encore une fois, en paraphrasant le titre, poème de tout bois. Chaque instant vécu devient poésie. Et quelle poésie : visions et épiphanies, sans cesse. Visions : « certains jours/la langue quitte la bouche/et se balade limace au-dessus de nos têtes » (cuisine). Vision apocalyptique dans voie basse. On pourrait même parler d’un livre des visions. Mais il y a des épiphanies aussi, et elles coïncident souvent avec les visions : le poème sommeil à citer en entier. Le quotidien, le passé (l’enfance) et le futur passés à la moulinette et réassemblés, avec quelques ingrédients : humour, voire dérision, lucidité, intelligence, maîtrise de la langue et dépassement du langage : «aujourd’hui, c’est la fête du couteau/c’est marqué en rouge à côté de la date/il y a la fête des mères, des pères/celle de la jupe, du voile/il y a aussi un jour/de l’amour/des morts/sans portable/sans voiture/sans électricité/la journée du lard ou du cochon/des seins/du saint des saints/des revendications, des recommandations/ de l’économie triomphante/du brame/des drames/des femmes/des hommes/(non, pas des hommes – question d’excroissance,/la case est trop petite)/vivre au fond/ n’est pas bien compliqué/il suffit de s’en tenir au mot du jour/composer décomposer, recomposer/une croix après l’autre/l’empilement des faits » (éphéméride)
La joie de vivre et celle d’écrire font un : « la porte n’est pas de barreaux/mon lit n’est pas un navire/je ne suis pas perdue/pensive/au milieu des eaux/ils balancent leur corps/leur joie franche/tranchante/contre ma peau ».
Mais le couteau, le poignard, le coutelas et surtout la lame, mais aussi les hachoirs sont de nouveau bien présents dans les poèmes : « c’est qu’une menace pèse comme une malédiction/sur toutes les filles, sous leurs jupons//quelque chose comme une main sournoise/qui appuie là où ça fait mal » (habitude). Et toujours, par-dessus tout : le corps de mots de l’auteur qui s’impose, qui s’incarne devant nous : « la dernière fois que les enfants ont vu grand-père/il ressemblait à un vieil arbre/allongé dans le lit […] les enfants intrigués par les battements d’ailes/collaient leurs corps de lait/contre mon corps de mots » (caresse). Les occurrences des mots qui parlent de la poésie, des figures de style, de jeux de mots, de l’écriture même, la conscience aiguë que la poésie est un animal vivant, et que c’est au poète de le faire venir au monde : « j’entends les grognements, je ne m’étonne plus/je sais que le temps vient pour eux, d’ouvrir leur ventre/d’y plonger les deux mains pour mettre bas le mot ». (velot).
La poète est magicienne dans ses journées, avec ses enfants et sa propre vie – et aussi avec les mots. Des doutes – sur la force réelle des mots, sur la « réussite » – viennent et s’en vont : « est-il possible/de prendre à bras le corps/réellement, puissamment/ces humeurs, ces cris stridents, ces corps bruyants/ces craquements du vivant/dont les mots sont – magie de l’abstraction/à la fois vides et totalement pleins » (brassée). Errance aussi : « parfois la langue est condamnée à dériver sans fin/adieu la côte, l’horizon est trop loin/la phrase ballotte puis soudain plonge/et vous mes vers, mes tendres, mes oblongues/atteignez des abysses la mémoire acide profonde » (holothurie)
Et sans trop s’étonner, car « il ne suffit pas de dire pour se comprendre /au creux des intestins, les souvenirs flamboient/faisant feu de tout bois » (héritage).
Sanda Voïca
Note de lecture parue dans la revue Paysages écrits n°28, octobre 2017
https://sites.google.com/site/revuepaysagesecrits/archive...
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23/10/2017
Revue Nouveaux Délits n°58 (spécial Guatemala) - Vania Vargas
Deux des six poèmes de Vania Vargas publiés dans ce numéro bilingue, en collaboration avec Fuego del Fuego - http://fuegodelfuego.blogspot.fr/ - traduction de Laurent Bouisset. Lus par Cathy Garcia Canalès.
Hay días en que me acuerdo de Dios
de la cosas que tengo pendientes
de las veces que he creído encontrar
el amor
y que quizá tampoco me basten
cuando vuelva a topármelos
en una esquina cualquiera
y por última vez los escuche
cargar sus armas
a la altura de mi vientre
o de mi sien
y no quede historia
ni miedo
solo esta soledad
sobre el asfalto
hecha mil pedazos
*
La mujer compra flores cuando va camino a casa
y recorre con ellas las calles nocturnas
Mira los ojos que la miran
imagina las historias que le inventan
una abuela enferma
una declaración de amor
un poco de fe / una devoción
Y así transita medio camino
mudando de vidas y posibilidades
mientras los autos pasan a su lado
y ella le pisa los talones a su silueta
que se adelanta por banquetas anaranjadas
silueta de mujer sola
con ramo de flores en la mano
Entonces llega a casa sonriente
con sus flores y sus historias
y siente que su abuela mejoró
que sus oraciones serán respondidas
que alguien la ama
Enciende las luces / prepara el florero
lo observa un momento
y mientras termina la noche
enciende el televisor
Yo la observo de reojo
cuando paso frente a su ventana
El reflejo azul intermitente de la TV
lanza contra la pared su silueta temblorosa
silueta de mujer sola con florero
ha de esperar a alguien / imagino
mientras cierro mi puerta
Y como si ella intuyera mis pensamientos
apaga el televisor
se encierra en su cuarto con una nueva historia
y sonríe
como si esa noche alguien no tardara en llegar
(c) Vania Vargas
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22/10/2017
Revue Nouveaux Délits n° 58 (spécial Guatemala) - Julio Serrano Echeverría
deux des sept poèmes de Julio Serrano Echeverría publiés dans ce numéro bilingue, en collaboration avec Fuego del Fuego - http://fuegodelfuego.blogspot.fr/ - traduction de Laurent Bouisset. Lus par Cathy Garcia Canalès.
Versions originales :
Ok,
nos vencieron.
Como si aún significara algo la derrota.
Como si a este valle de esqueletos
y carros viejos
aún le pudiéramos llamar desierto.
Para cuando nos dieron el golpe
el desierto ya no era desierto
los parques ya no eran los parques
ustedes seguían siendo los mismos
y nosotros,
a los que vencieron,
éramos la sombra de los cuerpos que los crearon,
la ceniza,
el polvo.
Nos vencieron,
caímos,
molieron nuestros huesos.
Pronto volverán a saber de nosotros
*
Entendemos
por los libros de geografía,
que los cuerpos en resistencia
que una dictadura lanzó a un cráter
en Centroamérica,
llovieron un día en Filipinas
sobre un cultivo de arroz
que alimentó a una familia completa
durante un largo período de lluvias
en la década de los setenta.
(c) Julio Serrano Echeverría
14:01 Publié dans * LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS * | Lien permanent | Commentaires (0)
21/10/2017
Revue Nouveaux Délits n° 58 (spécial Guatemala) - Luis Carlos Pineda
Deux des neuf poèmes de Luis Carlos Pineda publiés dans ce numéro bilingue, en collaboration avec Fuego del Fuego - http://fuegodelfuego.blogspot.fr/ - traduction de Laurent Bouisset. Lus par Cathy Garcia Canalès.
Versions originales :
En Guatemala todos somos deportistas
Todas las personas sin excepción
nadamos y salimos a correr
todos los días.
Nadamos contra corriente
y salimos a correr riesgos.
Nuestro deporte oficial:
la vida.
*
Un hombre sale de la peor cantina del mercado Colón,
Una mujer duerme en esa banqueta bajo el sol de marzo
a medio día,
El hombre se aproxima, se sienta y coloca la cabeza de ella
en su regazo,
El hombre saca con sus manos sucias —y las uñas más—
Un octavo de aguardiente y le da el salvador trago,
La mujer despierta,
Se sienta, lo observa,
El hombre saca de su saco hecho más de mugre que de tela,
Una flor fucsia, radiante y recién cortada,
La asquerosa ciudad cambia de color,
La mujer la recibe, sonríe, derrama una lágrima,
El hombre la besa, la abraza,
Se acuestan y se duermen.
—Yo camino,
Rascándome el amor—
(c) Luis Carlos Pineda
11:42 Publié dans * LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS * | Lien permanent | Commentaires (0)
19/10/2017
Revue Nouveaux Délits n° 58 (spécial Guatemala) - Regina José Galindo
Pays pour les hommes, un des 11 poèmes de Regina José Galindo publiés dans ce numéro bilingue, en collaboration avec Fuego del Fuego - http://fuegodelfuego.blogspot.fr/ - traduction de Laurent Bouisset. Lu par Cathy Garcia Canalès.
Version originale :
País de hombres
Me niego a pensar que éste
sea un país para hombres
parí a una hija
hembra
y a ella
no le negaré su derecho de piso
mi abuela se lo ganó a punta de trabajos
mi madre a punta de putazos.
Yo
mi sitio me lo sigo ganando a diario
yo soy yo pienso yo decido yo hago yo gano yo reacciono yo acciono.
No saldré a la calle vestida de hombre para sortear el peligro
y no dejaré de salir.
No andaré siempre acompañada para evitar que me asalten
y no dejaré de andar.
No tomaré horchata en las fiestas para no merecer que me violen
y no dejaré de tomar.
Yo parí a mi hija en un país hecho para ella
y aquí quiero que crezca
con los ojos abiertos
la consciencia abierta
en pleno derecho de su libertad.
(c)Regina José Galindo
19:35 Publié dans * LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS * | Lien permanent | Commentaires (0)