04/01/2022
Revue Nouveaux Délits n°71
Mais quelle année ! Épuisante, irritante, agressive, pénible, flippante, triste, les moments d’éclaircies furent de courte durée et pourtant des graines ont été semées aussi, parce qu’il est hors de question de céder au marasme. Certes le mot « vœu » semble plus creux que jamais, on sait déjà les pathétiques farces qui se profilent pour l’an 22 et la planète n’a pas fini de secouer ses arrogantes puces. il semble de plus que ce qui s’abat sur les idiot-e-s de base, dont je fais partie, c’est surtout une pandémie de dépressions. Mais parmi les idiot-e-s de base, il y a aussi de nombreux pugnaces et plus le sort s’acharne, plus l‘endurance augmente. Chacun-e individuellement et toutes et tous ensemble, sommes comme dans un grand tamis. Sélection, séparation, choix. Et j’ai l’intuition que 2022 sera plus encore une année de choix qu’on ne pourra esquiver, individuellement et collectivement, choix dont il faudra assumer chaque concrète et très réelle conséquence. Alors il va falloir continuer à semer et protéger les jeunes pousses, obstinément, s’ancrer à la terre — poussière ou gadoue, qu’importe — mais s’y tenir debout, le pied ferme. Et ce sont nos illusions qui serviront d’humus aux nouvelles graines, le prix à payer pour concrétiser nos aspirations les plus authentiques, les seules qui ont une chance de nous mener quelque part de viable et ça ne se fera pas sans prendre conscience, chacun-e et collectivement, de cette vieille part d’ombre qui est la nôtre. La poésie est une graine aussi, et la force qui la fait germer, tout à la fois graines, humus, eau, air, soleil, lune et la fleur qui s’ouvre, le fruit qui tombe mûr exactement où et quand il le faut. Un totum qui défie l’espace-temps. Aussi quelle joie pour moi que ce nouveau jardin que vous allez découvrir ! Et pour cette année qui commence, peu importe le vœu, ce qui compte c’est le souffle qui disperse les graines alors soufflons bien, soufflons juste, ne nous laissons pas essouffler, dansons la danse du tamis et laissons partir tout ce qui doit partir. Et pour 2022, ne souhaitons rien, faisons-le !
CGC
Le véritable ennemi, c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment.
Georges Orwell
AU SOMMAIRE
Délits de poésie protéiforme :
Jean-Charles Paillet ; Stéphan Riegel ; Martin Zeugma
Stéphane Amiot, avec des extraits de Saison de lagunage
Des haïbun de Bernard Pikeroen
Clo Hamelin ; Cartographie Messyl
Résonance : Feux de Perrine Le Querrec, éditions Bruno Doucey
Délits d’(in)citations à pleine dose, pour une couverture poétique maximale.
Vous trouverez le bulletin de complicité qui fait du stop au fond en sortant. Il fait un peu la gueule, vu la énième hausse des tarifs postaux, la mort de la grande imprimante, la pénurie covidienne de cet outil incontournable et l’inflation à grandes dents spéculatrices, n’hésitez donc à le prendre ce bulletin et faire un bout de chemin avec lui, merci, car il n’y aura pas de hausse du tarif d’abonnement !
Illustrateur : Stéphan Riegel
https://www.stephanriegel.com/
Le système s'effondrera si nous refusons d'acheter ce qu'ils veulent nous vendre, leurs idées, leur version de l'histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d'inévitabilité. Rappelez-vous de ceci : nous sommes nombreux et ils sont peu nombreux. Ils ont plus besoin de nous que nous n'en avons d'eux. Un autre monde, non seulement possible, mais il arrive. Les journées calmes, je l'entends respirer.
Arundhati Roy
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
*
sens pratique
il n’y a que la pratique
et une infinité de voies
s’étirer comme
racines et chat
*
énergie
penser
c’est vibrer
*
folie
nous ne sommes pas folles
nous sommes peut-être
folles de douleur
mais pas plus
44 pages, agrafées
tirage limité, numéroté et signé
Édité et imprimé par l’auteur
sur papier luxe 100 % recyclé
Dépôt légal : décembre 2021
8 € + 2,30 € de port
dispo sur commande auprès de l'auteur
contact : mc point cg arobase point orange
17:06 Publié dans * LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS * | Lien permanent | Commentaires (0)
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