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24/03/2014

Nouveaux Délits Numéro 48

La liseuse échappée small.jpg

 

Avril-Mai-Juin 2014

 

  

Éclosion presque tardive pour ce numéro de printemps,  pour cause de grand remue-ménage. C’est la vie comme on dit, avec ses accidents, ses dégringolades, mais on ne peut qu’aller de l’avant vu que la marche arrière n’existe pas… Et tant mieux, notre temps est trop court, même si « le temps des hommes est de l’éternité pliée » (Cocteau). Pas grand-chose à dire du coup, mais des mots vous en avez plein la revue déjà et l’Amour demeure, quoiqu’il arrive, tel le ciel derrière les nuages.    

 

CG

  

 

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Chacun contient en lui des galaxies de rêves et de fantasmes, des élans inassouvis de désirs et d'amours, des abîmes de malheur, des immensités d'indifférence glacée, des embrasements d'astre en feu, des déferlements de haine, des égarements débiles, des éclairs de lucidité, des orages déments....
Edgar Morin  

 in Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur

 

 

 

 

 

 

AU SOMMAIRE

 

 

 

 

Délit de poésie : Élisa Parre, Cécile Coulon, Hamid Tibouchi, Rodrigue Lavallé

 

 

Délit de vagabondage : Sylvère Moulanier (Québec)

 

 

 

 

Délits d’(in)citations au renouvellement des pensées, c’est le printemps !

 

Bulletin de complicité toujours frais et dispo au fond en sortant.

 

 

 

 

La liseuse enchantée small.jpg

 

Illustratrice : Cathy Garcia

 

 

 

Gribouglypheuse, elle s’adonne à l’art vénal = œuvres à vendre :

 

http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/

 

 

 

 

Le génie n'est que le chant du rouge-gorge

à l'aube d'un printemps indolent.


Khalil Gibran 

 

 

 

 

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Douce musique, si douce, mais la berceuse ricoche, crible le cœur.

 

La folie est à quelques cellules à peine, trois fois rien.

Le refuge du placard est vain.

 

Traquée, détraquée. Ça me hurle.

 

Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre. En granit fracassé à la mer.

Tant de pêcheurs encombrent la rive et le soleil veut sa part de crème géologique.

 

Je glisse, toboggan, vers l’abime entraperçu sous la couture des océans.

 

(…)

 

Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.

Obscure arborescence dissimulée dans le filet.

 

Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.

 

Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.

Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.

 

Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?

 

 

 

 

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Fugitive de Cathy Garcia, maintenant disponible chez Cardère éditeur

Illustrations originales de l’auteur, 64 pages, 12 €

http://www.cardere.fr

 

 

 

19/03/2014

Ailleurs simple lu par Jean-Paul Gavard-Perret

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illustrations Jean-Louis Millet, Éditions

Nouveaux Délits, St. Cirq-Lapopie.

 

Impressions d’Afrique

 

Refusant le pathétique Cathy Garcia  rallonge le sursis de bonheurs trop brefs. S’adressant aux voyageurs autour du monde ou autour de leur chambre elle offre un peu d’étrange et d’étranger : paysages ou hommes qu’elle a aimés et parfois pour lesquels elle a souffert, flux qui l’enlacèrent et qui l’ont furtivement ou profondément métamorphosés. Ils rentrent encore par les pores de sa peau « sans digue / Ni barrage ». Ils se cristallisent avec sobriété et violence abrupte. Remontent du ventre les sensations où le passé reprend chair. C’est comme si la poétesse était nue mais pouvait se déshabiller encore par le chant primitif  qui disloque sa distance aux terres rouges et ramène l’harmonie dans leur sillage. Le livre emporte vers les chaleurs étouffantes. La transe remonte dans le tam-tam du corps, le t’âme-t’âme de l’écriture charnelle en battement de mesure et  démesure. Reste sur chaque page des marges substantielles (le blanc) que le graphisme boit. La poésie devient  application de l'espace sur lui même. En retrait : rien de trop.

 

Cathy Garcia enfouit et déploie. Tout est suspens et retombée dévoilant la profondeur du contact par les mots torches. Mots noirs, peau blanche. L'inverse aussi. Voix nue. Emprise et prise de vue. L’auteure trouve  l’aptitude à dire l'impossible, à régurgiter l'émotion si longtemps retenue par pudeur. S’allonge progressivement le geste sur lequel l’attention doit porter. C’est un retour sans l'aller au-delà de l’aller sans retour. Un fond, un bruit, un fluide, un flux. Lumière et non éclairage. L'oxygène de l’écriture - mais aussi l'azote des terres tropicales, l’aridité des déserts. L'ellipse et l'énoncé. Nécessité du secret. Impératif de la parole.  Son tissu si fin pourrait tomber en pièces sans l’énergie qui le tend là où le poème évitant le récit vient à bout du seuil infranchissable pour  « Rejoindre le départ / Le point de nulle part / Ensablé de beauté ».

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Publié sur http://www.lelitteraire.com/?p=10538

 

 

Ailleurs Simple, toujours disponible (12 euros + port à Association Nouveaux Délits Létou 46330 St Cirq-Lapopie.).

 

 

 

14/03/2014

Vient de paraître chez Cardère : Fugitive de Cathy Garcia

 

 

 

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Cardère éditeur - poésie - Mars 2014


Un livre de 60 pages au format 140 x 210 imprimé en noir sur bouffant ivoire 80g
illustrations originales de l’auteur
prix public 12 euros
ISBN 978-2-914053-74-7

Publié avec le soutien du Centre National du Livre 

 

Fugitive est un ouvrage en vers libres qui nécessite une lecture chronologique. Comme dans les deux premiers recueils de Cathy Garcia que nous avons publiés (Le poulpe et la pulpe en 2011, Les mots allumettes en 2012), on est dans un récit abstrait, avec un axe fort, de l’action, et ici une exhortation quasi externe : je marche, je dois marcher ! En miroir, le lecteur pourrait/devrait entendre : reconstruit ton propre récit, avance ! Ce texte court tire sa force de sa cohérence essentiellement.
Le vocabulaire est riche, « brut », plutôt terrestre (pollen, étoiles, silex, transhumances, tourbe, loups, humus, rosée, glaise, vendanges, jachères, sources, rapace, moisson, rocaille, granit…) Les expressions sont souvent violentes, de l’ordre du tragique ou de la tragédie (Les bêtes désarticulées ; Visions éclatées de l’oracle ; Un corps de femme à lapider ; sinistres bouillies de chimères) ; on respire toutefois avec de rares mots tendres (la douce chair des roses ; la nacre d’un ange).
On est parfois au bord de la provocation, de l’outrance sulfureuse (La meute aime le rut ; Je suis la sorcière parfumée d’épices. Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre ; Allongée. Au bord de la jouissance ; ouvrir mes cuisses libère mes odeurs de femme). On y trouve quelques constructions originales mais parlantes (liturgies volcaniques ; je panthère avec la mort).
La situation de fuite, de traque, donne à ce recueil-récit une grande énergie où transpirent la colère, la frustration, la hargne, la révolte, mais aussi la soif de (sur)vie, l’animalité, une sorte d’optimisme quasi atteint. Nous avons avec l’écriture de Cathy Garcia, le côté féminin de celle de Serge Bec, en particulier dans Psaume dans le vent.

 

  

Moissons de silex dans les épaves des siècles.

Les vertiges de la faim scandent l’espérance et les couteaux.

 

Bleu des corps exhumés. Sinistre bouilli de chimères.

Fleurs révulsées, filets de sang.

 

Je mords la douce chair des roses.

 

Dans le delta de lumière, la nasse trouée de lune, retient les racines et les rêves broyés des errants. Toutes les frontières sont des plaies mal cicatrisées.

 

 

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 http://www.cardere.fr/

 

12/03/2014

Vient de paraître : anthologie Les Moments Poétiques d'Aurillac

L'anthologie "Vibrations en partage" vient de paraître aux éditions La Porte des Poètes avec le soutien du Théâtre d'Aurillac et Cathy Garcia en fait partie, en tant qu'une des nombreux et nombreuses poètes qui ont eu le plaisir d'y être invité(e)s. Le livre comprend 132 pages. La couverture est en quadrichromie. Le format est de 25 cm x 18 cm. Dos carré, collé. Le prix de vente est de 12 €*.
 
*Adresse : Jean-Louis Clarac 98 rue de l'Egalité 15000 Aurillac
et les chèques doivent être libellés à "La Porte des Poètes 15"
 
 
 
 

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Un Moment poétique spécial est prévue le mardi 25 mars au théâtre d'Aurillac à 20h45 afin de présenter l'anthologie. Les comédiennes Thérèse Canet et Isabelle Peuchlestrade liront les 61 poèmes du livre.
 
 
 

08/03/2014

Ailleurs Simple lu par Mc Dem

Cathy GARCIA, Ailleurs simple, illustrations Jean-Louis MILLET. Éditions Nouveaux Délits, décembre 2012. «A tous les voyageurs mobiles ou immobiles» avec, de ses propres mots : «un peu de rêve, d’étrange et d’étranger même» -Cathy Garcia signe avec Ailleurs simple un recueil de poèmes à siroter avec succulence, en vers libres et selon son rythme, en suivant ou non le fil anachronique des pages.

 

 

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La couverture couleur d’argile annonce si j’ose écrire, la couleur des textes, leurs paysages et leur style.  On est en effet dans une poésie comme brute, animale, végétale, minérale, parcourue dans le sens inattendu du poil comme l’est souvent le contre-courant suivi par l’éditrice de la revue et du blog Nouveaux Délits. Une poésie sauvage.

 

 

 

Sans digue

 

Ni barrage

 

Torrents

 

 

Montés du ventre

 

Les chants

 

De terre et d’eau

 

 

 

Corps peints

 

Menez la danse

 

Tambours

 

Sauvages

 

 

 

 

 

On soulève et l’on heurte sur les chemins du désert et de terres rouges -«cuites au bleu de ciel»- des racines rebelles qui font lever le pied, le nez ; qui font s’arrêter , pour s’interroger, regarder. Le temps d’un arrêt d’instantané, transe montante.

 

 

 

L’animal

 

La boue

 

Les feux

 

Les transes

 

 

Pour repartir aussi vite. Pour

 

 

 

Marcher

 

Marcher sans fin

 

Rejoindre le départ

 

Le point de nulle part

 

Ensablé de beauté

 

 

 

La poésie de Cathy Garcia prend corps au sein même de la nature –ici ce sont des contrées africaines, les terres du sud que révèlent les mots et les images de cet Ailleurs simple, & l’invitation au voyage vaut le coup d’œil. On «panthère avec la mort» (pour reprendre cette belle construction verbale de l’auteur à retrouver dans Fugitive, son tout nouveau recueilà paraître c/o Cardère en mars 2014), on panthère avec la frousse et l’envie d’avancer au milieu d’une brousse sauvage où les félins passent, entre autres, et où la poésie s’aère au gré des déserts, des savanes, des feulements lancés  ici et là. En tant que voyageur immobile le lecteur a cette impression que procure la force évocatrice des mots, a l’impression que les forces élémentaires et la faune et le végétal le touchent au corps et au cœur de son voyage. Des images passent comme des caravanes traçant et éclairant le désert, ainsi ce «soleil de chevrotine», comme des signes légendaires ainsi ce chien mangeur d’étoilesl’homme des collines, ces carcasses /Os de lune… -dans ce grand poème d’argile où la nuit s’ancre / Au port aride.

 

 

 

Des esprits aymaras

 

Soufflent doucement

 

Sur ses paupières.

 

 

Des esprits soufflent en cet Ailleurs simple, doucement sur les étendues d’or et rouges des poèmes

 

 

  

 

Mc Dem, pour la revue Traversées :

http://traversees.wordpress.com/2014/02/17/cathy-garcia-a...