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08/03/2014

Ailleurs Simple lu par Mc Dem

Cathy GARCIA, Ailleurs simple, illustrations Jean-Louis MILLET. Éditions Nouveaux Délits, décembre 2012. «A tous les voyageurs mobiles ou immobiles» avec, de ses propres mots : «un peu de rêve, d’étrange et d’étranger même» -Cathy Garcia signe avec Ailleurs simple un recueil de poèmes à siroter avec succulence, en vers libres et selon son rythme, en suivant ou non le fil anachronique des pages.

 

 

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La couverture couleur d’argile annonce si j’ose écrire, la couleur des textes, leurs paysages et leur style.  On est en effet dans une poésie comme brute, animale, végétale, minérale, parcourue dans le sens inattendu du poil comme l’est souvent le contre-courant suivi par l’éditrice de la revue et du blog Nouveaux Délits. Une poésie sauvage.

 

 

 

Sans digue

 

Ni barrage

 

Torrents

 

 

Montés du ventre

 

Les chants

 

De terre et d’eau

 

 

 

Corps peints

 

Menez la danse

 

Tambours

 

Sauvages

 

 

 

 

 

On soulève et l’on heurte sur les chemins du désert et de terres rouges -«cuites au bleu de ciel»- des racines rebelles qui font lever le pied, le nez ; qui font s’arrêter , pour s’interroger, regarder. Le temps d’un arrêt d’instantané, transe montante.

 

 

 

L’animal

 

La boue

 

Les feux

 

Les transes

 

 

Pour repartir aussi vite. Pour

 

 

 

Marcher

 

Marcher sans fin

 

Rejoindre le départ

 

Le point de nulle part

 

Ensablé de beauté

 

 

 

La poésie de Cathy Garcia prend corps au sein même de la nature –ici ce sont des contrées africaines, les terres du sud que révèlent les mots et les images de cet Ailleurs simple, & l’invitation au voyage vaut le coup d’œil. On «panthère avec la mort» (pour reprendre cette belle construction verbale de l’auteur à retrouver dans Fugitive, son tout nouveau recueilà paraître c/o Cardère en mars 2014), on panthère avec la frousse et l’envie d’avancer au milieu d’une brousse sauvage où les félins passent, entre autres, et où la poésie s’aère au gré des déserts, des savanes, des feulements lancés  ici et là. En tant que voyageur immobile le lecteur a cette impression que procure la force évocatrice des mots, a l’impression que les forces élémentaires et la faune et le végétal le touchent au corps et au cœur de son voyage. Des images passent comme des caravanes traçant et éclairant le désert, ainsi ce «soleil de chevrotine», comme des signes légendaires ainsi ce chien mangeur d’étoilesl’homme des collines, ces carcasses /Os de lune… -dans ce grand poème d’argile où la nuit s’ancre / Au port aride.

 

 

 

Des esprits aymaras

 

Soufflent doucement

 

Sur ses paupières.

 

 

Des esprits soufflent en cet Ailleurs simple, doucement sur les étendues d’or et rouges des poèmes

 

 

  

 

Mc Dem, pour la revue Traversées :

http://traversees.wordpress.com/2014/02/17/cathy-garcia-a...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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