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28/10/2016

Cinéma de Gourdon - La culture, outil de non-violence,

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20/10/2016

Revue Nouveaux Délits n°54 - Hervé Jamin

 

"Deux", un des quinze extraits de "Vingt", publiés dans ce numéro d'avril-juin 2016

 

Revue Nouveaux Délits n°54 - Marine Gross

 

 

 

 

19/10/2016

Revue Nouveaux Délits n° 54 - Christophe Réal

Pluie de têtards, un des poèmes de Christophe Réal publiés dans ce numéro d'avril-juin 2016

 

 

 

18/10/2016

Revue Nouveaux Délits n°54 : Céline Escouteloup

Kushami, un des poèmes de Céline Escouteloup publiés dans ce numéro d'avril-juin 2016

 

 

 

 

 

 

Dans le Lot, les clowns cultivent le bonheur communal brut

 

13 octobre 2016 / Lorène Lavocat (Reporterre)



Fabriquer du lien, voilà l’essence de ce projet bien drôle : des clowns sont employés « municipô » pour le bien-être des habitants et la croissance du bonheur communal brut. Ces fonctionnaires très particuliers préparent leur relève, il y a tant de territoires à satisfaire !

- Castelnau-Montratier (Lot), reportage

Uniforme orange fluo, képi assorti et balai vert, Gernard a tout d’un employé municipal. À première vue seulement. Car il y a un hic, comme le nez au milieu de la figure. Ce nez, justement, il est rouge. Gernard est clown « municipô ». « Je suis au service de la population, j’assure les missions que l’on me confie », explique-t-il sérieusement. Ce vendredi matin, il participe avec sa collègue Pétale à la collecte des ordures ménagères de Castelnau-Montratier. Les éboueurs accueillent avec amusement ces nouveaux venus turbulents qui balaient les poubelles avant de les vider, s’accrochent en chantant au camion-benne, jouent au basket avec les ordures.

Puis, direction l’hôtel de ville, où nos deux compères se jettent aux pieds du maire. « Qu’est-ce qu’on doit faire aujourd’hui chef ? », interroge Pétale. Tout sourire, l’édile ne semble pas étonné par tant de déférence : « Ils viennent me voir tous les jours, il paraît que je suis leur chef suprême ! » Nouvelle mission donc : nettoyer la statue de la Vierge, haute de plus de six mètres, sur la place du village. « C’est pas parce qu’elle est immaculée qu’elle n’est pas sale », commente Gernard, en se hissant tant bien que mal sur le socle.

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Gernard et Pétale en train de nettoyer la statue de la Vierge.

Depuis l’Office du tourisme, Amélie les observe, les yeux rieurs : « Ça fait plaisir de les voir tous les jours, ça met de la bonne humeur. » À ses côtés, Amédée, nez rouge assorti à son maquillage, prépare une visite guidée « décalée » du village : « Je vais être druide touristique pour la journée de Patrick Moine », précise-t-elle.

« Notre but n’est pas de bien faire la mission, mais d’apporter de la joie, de la bonne humeur » 

Depuis deux semaines, Amédée, Pétale, Gernard, Rhoe et Striknine sillonnent le territoire tout d’orange vêtus. Encadrés par deux « chefs clowns », Crestin et Haspyrine, ils vont à la rencontre des habitants à travers des « missions de service de proximité ». Certaines de ces tâches sont totalement absurdes : promener un poisson rouge, remplir les corbeilles du collège avec des papiers. D’autres pourraient être utiles… si elles n’étaient pas faites par des clowns ! Ainsi, quand Pétale et Gernard nettoient les panneaux de signalisation armés d’un plumeau et d’une éponge, ils passent plus de temps à effectuer des acrobaties extravagantes qu’à astiquer les saletés.

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Le nettoyage de panneaux occasionne des portés acrobatiques inédits.

« On n’est pas complètement inutile, estime Gernard. Par contre, notre but n’est pas de bien faire la mission, mais d’apporter de la joie, de la bonne humeur. C’est un service public décalé, pour le bien-être mental des habitants. » Amélie acquiesce : « Les clowns nous disent de belles choses. L’autre jour, une personne se plaignait d’avoir des idées noires, Amédée lui a répondu d’y ajouter des idées blanches ! Ils ont toujours réponse à tout, mais de manière poétique. »

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Amédée et Crestin répètent « l’hymne du clown municipô ».

« Notre rôle comme clown, c’est de participer à la croissance du bonheur communal brut », résume Francis Farizon, alias Crestin Frigo. De retour à la « caserne », un gîte rural en vieilles pierres à quelques kilomètres de Castelnau, chacun quitte son costume, et goûte un peu de repos. Nos « employés municipaux » sont en effet de service de 9 h à 17 h, et restent joignables tous les jours de la semaine sur leur « portatif » . Le soir et le week-end, ils participent en tant qu’habitants aux différentes activités. Après des cours de country, Striknine vient ainsi de disputer un match de tennis épique contre le champion du village. « Nous sommes des caméléons, observe Myriam Petiot, alias Haspyrine Potin. Quand je joue, j’observe, j’écoute, je fais l’éponge. En connaissant l’histoire des gens, je peux créer du lien, comme une toile d’araignée entre eux. »

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Pétale et Gernard sont allés prêter main-forte aux éboueurs.

Francis Farizon convoque quant à lui l’image de l’idiot du village, celui à qui tout le monde parle, et qui parle à tout le monde. « Autrefois, il était un vecteur de lien social. Aujourd’hui que les fous sont enfermés, les clowns peuvent jouer ce rôle de relais, de maillon. » Par sa simple présence, le clown municipô crée la conversation, alimente les commérages, tisse des relations. « En une semaine, ils connaissent plus de monde dans la commune que nous qui habitons ici depuis toujours ! » m’a ainsi avoué une habitante.

 « Leur présence apporte une nouvelle énergie, un autre regard »

Fabriquer du lien, c’est l’essence même du projet lancé en 2008 par Francis Farizon et Myriam Petiot, de la Compagnie La manivelle. À l’origine, une provocation sous forme de question : un clown peut-il être municipal ? Autrement dit, peut-on considérer l’art, le spectacle, comme un service public ? « Pour moi, le clown a une fonction sociale, au-delà de l’œuvre. Ou plutôt, notre œuvre est au service de la communauté et de la fabrique du lien social. » Afin de revendiquer l’apparente inutilité de leur travail, les deux comédiens ont choisi d’être municipÔ (et non pas municipal), et proposent leur idée aux collectivités locales. Le département de l’Aveyron a été séduit par le concept et a soutenu une première résidence d’artiste à Réquista.

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Le groupe des clowns subalternes.

Depuis, Crestin et Haspyrine ont sévi dans des communes ou des quartiers au cours de quatre résidences de trois semaines à un mois. Pendant leur séjour, ils officient auprès des habitants, mais créent aussi un spectacle, nommé « rapport de mission », et réalisent des films avec l’aide de Joshua Imeson et Pascal Messaoudi, réalisateur et preneur de sons.

« Dans nos restitutions, nous racontons la vie des gens, du village, mais seulement ce qu’il y a de beau, insiste Francis Farizon. Aujourd’hui, l’accent est énormément mis sur le drame, le négatif. Nous, on souhaite pointer ce qu’il y a de positif, à encourager : notre fonction est de véhiculer de l’amour. » Un avis partagé par Amélie, rencontrée plus tôt à l’Office du tourisme de Castelnau-Montratier : « Leur présence apporte une nouvelle énergie, un autre regard. Elle permet d’éveiller les consciences dans un petit village en milieu rural, de voir des choses dont on n’a pas l’habitude. »

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L’une des missions principales du clown, c’est de baliser avec des rubans les déjections canines.

Car le clown surgit dans le quotidien des habitants tel un étranger : il est l’incarnation de l’altérité et questionne la peur de l’inconnu. « Mais malgré cette différence, chacun peut l’aimer, communique avec lui », observe Francis Farizon. Il se rappelle ces néoruraux venus les remercier de leur travail « qui permet d’éduquer la population à accueillir des nouveaux ». À la campagne ou en ville, le clown touche tout le monde, au-delà des générations ou de la classe sociale. En 2015, après trois semaines dans la cité de la Fontaine-du-Bac, à Clermont-Ferrand, Crestin et Haspyrine faisaient partie de la communauté.

« Ici, hors de la saison estivale, il ne se passe quasiment rien » 

Bien sûr, l’arrivée d’énergumènes à nez rouge se revendiquant fonctionnaires ne passe pas toujours bien auprès de la population. « Gaspillage d’argent public », « dépense inutile »… ces réflexions, Frédéric Plicque les a souvent entendues. Coordinateur de l’association Lézards de la rue, il a organisé le séjour des clowns municipôs sur la communauté de communes du Quercy blanc (Lot), en 2014, puis en 2016. « Beaucoup d’élus et d’habitants ne comprenaient pas l’intérêt, se rappelle-t-il. Pour eux, l’urgence est de construire des routes et de maintenir des écoles. »

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Gernard pique un somme en attendant les visiteurs à l’Office du tourisme.

Pourtant, les comédiens ne coûtent rien aux contribuables locaux : leur venue est financée à hauteur de 15.000 € par la direction régionale de l’action culturelle (Drac) de Midi-Pyrénées (désormais Occitanie), via un dispositif original : la résidence de territoire. « Pendant deux mois, des artistes sont payés pour aller vivre sur un territoire, créer du lien, apporter de l’animation dans des zones rurales où il y a très peu de structures culturelles. Ici, hors de la saison estivale, il ne se passe quasiment rien », explique Frédéric Plicque.

Avec leurs messages poétiques et leurs missions décalées, les clowns municipôs sont donc une sorte de spectacle vivant et quotidien pendant plusieurs semaines. À Castelnau-Montartier, où ils sont déjà venus en 2014, tout le monde semble les apprécier, jusqu’à Mme Sanchez, grand-mère nonagénaire qui sort très peu de chez elle : « Ça fait de l’animation », sourit-elle sur le pas de sa porte.

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Pétale et Gernard sont allés rendre visite à Mme Sanchez, pour nettoyer les mégots devant chez elle. Le nettoyage vire à la chasse au trésor.

Mais le travail de clown municipô est usant. Aujourd’hui, Francis Farizon et Myriam Petiot se sentent un peu fatigués. Alors, pour assurer la transmission et essaimer leur « bébé », nos deux comédiens se sont lancés dans la formation. Amédée, Pétale, Gernard, Rhoe et Striknine constituent leur première promotion. Après trois semaines dans les communes du Quercy blanc, ils sont prêts à prendre l’uniforme à leur tour. « La relève est assurée, et ça, ça rassure ! » conclut Myriam Petiot.

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Les clowns en formation doivent aussi maîtriser l’art du clown : ici, le lancer de tarte à la crème.

 

 

06/10/2016

Revue Nouveaux Délits n°55

Quelques extraits pour présenter chaque auteur, lus par Cathy Garcia Canalès.

 

 

 

Un des huit poèmes de Luminitza C. Tigirlas, publiés dans ce numéro :

 

 

 

Plusieurs textes et poèmes de Lionel Mazari, en voici un :

 

 

Un des poèmes de Sandra Lillo :

 

 

 

 

"RIMBAUD A 160 ANS" un des neuf poèmes de Stéphane Casenobe publiés en CAPITALES selon les souhaits du poète :

 

 

 

"Un pastis au mescal" un des poèmes de Laurent Bouisset :

 

 

 

 

 

 

05/10/2016

TROUBS à la bibliothèque de Limogne VENDREDI 7 OCTOBRE à 19h! (et non à 20h30 comme annoncé dans La Roulotte!

petit troubs dédicace[2].jpgJean-Marc Troubet, alias Troubs, est auteur de bandes dessinées. Après des études aux Beaux-arts de Toulouse, puis d’Angoulême, il vit aujourd’hui en Dordogne. C’est un grand voyageur, fin observateur du monde qu’il parcourt. Du Laos en Colombie, de Polynésie au Turkménistan… ses ouvrages nous livrent avec délicatesse quelques secrets de ces mondes lointains. Vous pourrez les emprunter à la bibliothèque de Limogne.

Cet automne, il fait escale sur les Causses du Quercy pour parcourir les chemins des causses et des vallées, aller à la rencontre des gens d’ici, les interroger sur leur pratique de la marche, leurs rapports aux paysages… Au bout de cette résidence de création, une bande dessinée et une exposition éditées par les Requins Marteaux témoigneront des expériences vécues, des paysages traversés et des chemins partagés.

 

Vous aurez peut-être la chance de croiser Troubs sur les chemins… vous pourrez aussi le rencontrer à Limogne, le vendredi 7 octobre à 19h, découvrir son travail, acheter et vous faire dédicacer un de ces ouvrages, et boire un verre offert par l’association “A livre ouvert”.

 

 

La résidence Marche et Territoire avec l’auteur Troubs est mise en œuvre dans le cadre du dispositif d’immersion artistique et culturelle dans les territoires piloté par Derrière Le Hublot, avec la participation de la Communauté de communes du Pays de Lalbenque-Limogne, Les Requins Marteaux, Super loto éditions et l’Imprimerie Trace, le festival « La BD prend l’air » de Cajarc.  Elle s’inscrit dans le projet de développement des arts vivants en Massif central (DAV), cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du programme opérationnel interrégional FEDER Massif.

 

Bibliothèque municipale 15 chemin des grèzes 46260 Limogne en Quercy 05 65 31 78 88